Crise du Covid-19 en Tunisie Pandémie, confinements et restrictions
Un virus se propage et tout le système est bousculé. Comment le secteur de la santé affronte-t-il cette pandémie, quelles politiques sont appliquées et comment elles impactent l'ensemble des secteurs ?
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Après la progression fulgurante du taux de vaccination entre l’été et décembre 2021, la campagne bat de l’aile. Entre méfiance, lassitude et difficultés d’accès, une multitude de lacunes persistent sans que l’Etat ne parvienne à les combler.
La mise en place annoncée du passe vaccinal bouleverse la reprise économique des lieux accueillant du public. La perte de clientèle et les sanctions prévues en cas de contrôles insuffisants sont au cœur des inquiétudes des gérant·es de restaurants, bars ou cinémas.
Depuis plusieurs semaines, la Tunisie a connu une accélération de la propagation du virus et fait partie des pays les plus endeuillés de cette période. Cinq graphiques pour comprendre la crise... et les risques d'une cinquième vague à l'automne.
Le 27 juin 2021, le taux de positivité des tests Covid-19 dépasse les 85% à Siliana selon les données du Ministère de la santé, alors que seulement 14 tests ont été réalisés ce jour-là. inkyfada a voulu confronter les chiffres avec différents acteurs sur le terrain pour comprendre l’action de l’État dans la lutte contre le Covid-19 dans ce gouvernorat.
Inkyfada a rassemblé de nombreuses données sur la situation sanitaire dans le pays. A l’aide de cartes et d’infographies interactives, retrouvez tous les chiffres clés de l’évolution de l’épidémie. Article mis à jour quotidiennement.
Au 30 juin 2021, seulement 643 457 personnes ont été vaccinées, bien loin de l’objectif des 3 millions fixé par le gouvernement. Au rythme actuel de vaccination, la moitié de la population ne sera vaccinée qu’en avril 2022 alors même que le gouvernement souhaite atteindre cet objectif d’ici la fin de l’année. Visualisez la progression de la campagne de vaccination et les projections en chiffres. Article mis à jour régulièrement.
Durement frappé·es par la quatrième vague de la pandémie, les habitant·es de Kairouan vivent au rythme de l’urgence sanitaire. Chaque jour, le gouvernorat épuise 10.000 litres d’oxygène selon le directeur régional de la santé et les hôpitaux sont saturés. Reportage.
“Nous sommes débordés”, confesse une pharmacienne épuisée par la campagne vaccinale. Face à un manque de moyens dans les centres de vaccination, les objectifs du gouvernement de 3 millions de vacciné·es pour le 30 juin paraissent irréalistes. Reportage.
Dans la région de Monastir, où sont cousus un tiers des vêtements
made in Tunisia, les ouvrier·es ont payé le prix du brusque arrêt des exportations vers l’Europe. Comment la pandémie a-t-elle mis en lumière les défaillances du marché de la délocalisation ?
Pfizer, Sputnik V ou encore AstraZeneca/Oxford, quels vaccins contre le Covid-19 la Tunisie va-t-elle administrer ? Qui sera vacciné en priorité ? Quand est-ce que la campagne débutera ? Inkyfada fait le point sur des informations obtenues au compte-goutte.
“Je n’ai pas les moyens de payer !” Fadhila, en pleurs, découvre le montant de la facture d’hospitalisation de son époux. Atteint du Covid-19, il a passé deux semaines en réanimation dans une clinique privée du Grand Tunis. Celle-ci lui réclame aujourd’hui
plus de 20.000 dinars de frais. Surfacturation, opacité, harcèlement, Inkyfada a réuni les témoignages de plusieurs familles et de professionnel·les de santé.
Pour faire face à l'épidémie de Covid-19, les salles de cinéma ont été parmi les premières à baisser le rideau. Avec elles, c'est toute une industrie qui retient son souffle et de nombreux·ses professionnel·les qui tirent la sonnette d'alarme. "Si ça continue comme ça, dans 6 mois nous n'existerons plus"
“La Tunisie pourrait enregistrer jusqu’à 7200 décès jusqu’à la fin de l’année”. C’est le bilan tiré par Nissaf Ben Alaya, porte-parole du ministère de la Santé le 20 octobre 2020. Ce chiffre qui montre la violente reprise de l’épidémie est confirmé par les prévisions d’Inkyfada, basées sur la vitesse de progression des cas déclarés. Si des mesures efficaces ne sont pas prises, des centaines de milliers de cas pourraient être enregistrés d'ici la fin de l'année. Dataviz.
Mélange des malades covid et non covid, manque de matériel de protection, saturation des services de réanimation, un personnel hospitalier en colère et épuisé… Au sein de certains hôpitaux, la prise en charge des patient·es contaminé·es devient de plus en plus difficile à assurer à mesure que le nombre de personnes positives au Covid-19 augmente.
“Là, on se débrouille avec le minimum”. Pour Saida*, surveillante générale dans un lycée à Jendouba, il est presque impossible de mettre en place les mesures sanitaires liées au Covid-19. Classes surchargées, problèmes d’infrastructure et manque d’informations officielles… les équipes pédagogiques tentent de faire ce qu’elles peuvent avec peu de moyens.
Commande de tests RT-PCR, de tests sérologiques, fabrication de masques… Depuis le début de la crise, les autorités n'ont cessé de faire des annonces. Alors que le nombre de cas locaux augmente et que le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures restrictives, l’heure est aux résultats. En clair.
Confinement, interdiction de se déplacer, couvre-feu… Pour endiguer l’épidémie du Covid-19, les autorités ont instauré l'état d’exception et pris de nombreuses mesures restrictives au nom de la protection de la population. Avec plus de 5000 arrestations pendant l’épidémie, le renforcement sécuritaire au nom de la crise sanitaire inquiète. En clair.
Depuis l’annonce du confinement général à Tunis, à la fin du mois de mars, les rues se sont vidées. Au fil des jours, chacun·e s’adapte à un nouveau mode de vie. Pendant ce mois de Ramadan inédit, puis le déconfinement progressif, les visages avancent masqués ou se retranchent à l’intérieur, une fois le soleil couché et le couvre-feu instauré.
Plus de laissez-passer pour les mort·es du Covid-19. Avec la fermeture des frontières, les familles des quelque 134 Tunisien·nes décédé·es en France ne peuvent plus rapatrier leurs mort·es. Obligées de les enterrer sur place, beaucoup souffrent de ne pas pouvoir honorer les dernières volontés de leurs proches.
Il y a quelques années, dans la banlieue nord de Tunis, un petit groupe de femmes, principalement originaires de Côte d'Ivoire, s’est installé un matin dans un marché principalement géré par des hommes tunisiens. Avec le temps, en vendant des produits
de leur pays d'origine, ces femmes sont devenues un point d'ancrage pour la communauté subsaharienne, grandissante dans le quartier. Avec la fermeture du marché pendant l’épidémie du Covid-19. ces vendeuses ont été plongées pendant plusieurs semaines
dans un confinement précaire.
“Après le confinement, tout le monde devra porter des masques”, assurait le ministre de la Santé Abdellatif Mekki le 5 avril, alors que les autorités affirmaient le contraire quelques semaines auparavant. Arrivés tardivement sur le marché, ces
dispositifs sont de plus en plus visibles dans les pharmacies et les étals de rue, contrastant avec le manque flagrant au début de l’épidémie. En coulisses, la production est sans cesse retardée et les directives restent floues.
Plus de 10.000 tests de référence et 500.000 tests rapides devraient être réalisés pour lutter contre l’épidémie du Covid-19 en Tunisie. Mais entre le 2 et le 28 mars, à peine plus de 3300 tests ont été effectués. La stratégie de dépistage massif tarde à se mettre en place, alors que le temps presse. Analyse.
Mis à jour le 31.03.2020. Appel au confinement total, fermeture des frontières, distanciation sociale, mise en quarantaine forcée… avec 423 cas annoncés à la fin du mois, la progression s'accélère plus lentement que prévu. Mais pour le moment, la vitesse de propagation est importante et la situation au mois d'avril dépendra de l'efficacité de ces mesures. L’enjeu principal : la menace d’écroulement du système de santé, le faible nombre de dépistages et l’impossibilité de traiter toutes les victimes de cette pandémie inédite.