En 2024,
inkyfada a célébré son dixième anniversaire. Fondée en 2014 dans une Tunisie en pleine effervescence post-révolutionnaire, notre rédaction s’est donnée pour mission de faire du journalisme autrement. En 2014, un nouveau journal apparaît dans le paysage médiatique tunisien. Dans le tourbillon qui anime la Tunisie post-révolution, inkyfada, le “soulèvement par l’encre”, est créé, avec pour objectif de faire du journalisme autrement. Retour sur dix ans d’enquêtes, de reportages et d'innovations éditoriales.
Dix ans après sa création,
inkyfada élargit ses horizons et s’ouvre à de nouvelles perspectives avec le lancement d’
inkyDiaspora. Avec ce nouveau projet éditorial, notre rédaction s’engage à explorer des questions transnationales et à mettre en avant les réalités sociales, politiques et culturelles de la diaspora tunisienne et maghrébine, en Europe et ailleurs.
Parallèlement, nos journalistes restent fidèles à leur mission en Tunisie : révéler, donner à voir et rendre accessible ce qui est caché. L’année 2024 a été marquée par une intensification des pressions politiques et une répression accrue contre l’opposition
et les minorités. Ce climat autoritaire, où le journalisme indépendant est plus que jamais mis à l’épreuve, a pesé lourdement sur une année électorale déjà sous tension.
Le pouvoir à l'épreuve des urnes
Le 6 octobre dernier, Kaïs Saïed a été réélu président de la Tunisie avec 90,7 % des voix. Cette année électorale a été marquée par des tensions entre l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et le Tribunal administratif concernant
des litiges sur les candidatures, ainsi que par plusieurs manifestations appelant au boycott du scrutin. Par ailleurs, plusieurs observateurs, tant tunisiens qu'étrangers, n'ont pas pu surveiller le processus électoral, que ce soit le jour du scrutin
ou en amont, en raison du refus de l'ISIE de leur accréditation.
Alors que l'élection présidentielle tunisienne du 6 octobre approche, la diaspora en France observe la situation avec une certaine prudence mêlée de scepticisme. Les promesses de réformes et de renouveau politique, longtemps espérées, semblent désormais lointaines face à une démocratie fragilisée et une économie en chute libre. Pour beaucoup, l’élection présidentielle n’est plus perçue comme un véritable enjeu, mais plutôt comme une partie dont les dés sont déjà jetés en faveur de Kaïs Saïed.
Les missions d’observations, qui jusqu’alors étaient habituées à travailler de manière relativement libre, rencontrent de nombreux obstacles pour les élections présidentielles du 6 octobre. Malgré l’importance de ce scrutin, les acteurs nationaux et étrangers les plus fiables ne pourront pas observer le processus électoral, pourtant déjà en cours.
À un mois des élections, les tensions montent entre l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) et le Tribunal Administratif. La cause réside dans les divergences concernant les délais légaux de transmission des jugements et leur clarté. Ahmed Souab, ancien juge, répond aux questions d'Inkyfada.
Départs et retour : les trajectoires de la migration
En 2024,
inkyfada a continué à documenter les enjeux liés à la migration. À travers plusieurs enquêtes, la rédaction a exposé des pratiques violentes et dissuasives, comme les expulsions de migrant·es aux frontières, tout en interrogeant la responsabilité
de l'Union européenne dans ces politiques.
Depuis l’été 2023, des migrant·es interpellé·es en mer ou arrêté·es sur le territoire tunisien rapportent avoir été collectivement expulsé·es vers des zones désertiques, aux frontières avec l’Algérie ou la Libye. Malgré ces opérations, l’Union européenne et ses États membres continuent leur coopération avec la Tunisie, au détriment des droits humains.
Depuis l’été 2023, des migrant·es interpellé·es en mer ou arrêté·es sur le territoire tunisien rapportent avoir été collectivement expulsé·es vers des zones désertiques, aux frontières avec l’Algérie ou la Libye. Plusieurs opérations de ce type ont été dénombrées, alors qu’elles impliquent de multiples risques et potentielles violations des droits humains pour les migrant·es.
D'autres articles ont mis en lumière les difficultés rencontrées par les Tunisien·nes à l'étranger, notamment les obstacles rencontrés par les infirmier·es tunisien·nes cherchant des opportunités en Allemagne, la complicité des compagnies aériennes dans
l'expulsion des Tunisien·nes d'Italie, ainsi que les conditions de travail précaires des Tunisien·nes employé·es à Teleperformance en Grèce.
Toutes les semaines, l’Italie expulse des dizaines de Tunisien·nes de son territoire, en les chargeant dans des avions charters, à l’abri des regards. Quelles sont les compagnies aériennes chargées de ces voyages forcés ? Comment sont-elles engagées par l’Etat italien ? À travers l’exemple de la jeune compagnie Aeroitalia, inkyfada, en collaboration avec le média italien internazionale, révèle les rouages d’un système opaque bien rodé. Enquête.
En quittant la Tunisie pour devenir téléconseiller·es en Grèce au sein de la multinationale Teleperformance, Yahya, Sofiane, Rafik, Chayma et bien d’autres Tunisien·nes espéraient améliorer leurs conditions de vie et élargir leurs horizons. Mais face à la pénibilité des tâches, la précarité de leur contrats et les restrictions liés à leur statut d’étranger·es non-européen·nes, la désillusion est grande. Enquête.
Les besoins de l’Allemagne en personnel de santé étranger ont poussé de nombreux·ses infirmier·es tunisien·nes à chercher un avenir dans ce pays. Ils et elles sont souvent confronté·es à un labyrinthe bureaucratique et à des agences de recrutement non régulées. Bien que des réformes récentes aient été mises en place pour simplifier le processus, celui-ci demeure complexe et expose encore de nombreuses personnes à des risques d’exploitation.
Côté podcast,
“Le bateau 18-18” retrace la tragédie survenue en 2022, lorsqu’une barque quittant Zarzis, avec 18 migrant·es tunisien·nes a sombré en mer. Ce documentaire sonore explore les circonstances de l’incident, le sort des disparu·es, la gestion de l'affaire
par les autorités locales, et le lien entre cette tragédie et le cimetière des étranger·es.
Le 21 septembre 2022, une barque quitte la ville de Zarzis, avec à son bord 18 migrant·es en situation irrégulière, en direction des côtes italiennes. Cependant, leur rêve d'une vie meilleure s'est rapidement transformé en cauchemar. Quelles sont les circonstances de cet incident tragique? Les corps des disparu·es ont-ils été retrouvés? Comment les autorités locales ont-elles géré cet événement? Que signifie le cimetière des étrangers et quel lien a-t-il avec la tragédie du 18-18?
La situation des droits et libertés
Dénoncer les atteintes aux droits et libertés fait partie des priorités d'
inkyfada. Face à l’actualité politique, marquée une vague d’arrestations visant les figures d’opposition,
inkyfada a recensé près d’une centaine d'arrestations ciblant des responsables politiques, des avocat·es, des artistes et des journalistes, mettant en lumière les mesures répressives contre les voix dissidentes.
Depuis le 25 juillet 2021, une série de convocations et d’arrestations a visé des politiques, des avocat·es, des activistes, des artistes et des journalistes. inkyfada en a recensé presque une centaine.
Arrestations violentes, allégations de torture, répression visant les migrant·es ainsi que les activistes LGBTQI+ et pro-palestiniens… En 2024, l’oppression exercée par le pouvoir a atteint des sommets.
Samedi 11 mai 2024 à 20h, des membres de la brigade anti-criminalité ont arrêté le journaliste Mourad Zeghidi, à son domicile et l’ont emmené au poste de police d’El Gorjani. Cette garde à vue fait suite à une vague d'arrestations ayant eu lieu ce weekend d’autres collègues, notamment Sonia Dahmani et Borhen Bessaies.
Lors d’une descente des forces de l’ordre à la Maison de l’Avocat, le 13 mai 2024, Mehdi Zagrouba est arrêté. Son comité de défense dénonce “de graves tortures” subies par l’avocat. Des accusations catégoriquement rejetées par le ministère de l’Intérieur.
Depuis plusieurs mois, une répression de plus en plus sévère s’abat sur la communauté queer en Tunisie. Arrestations arbitraires, convocations sans justification et intimidation policière rythment le quotidien des activistes pour les droits LGBTQIA+. Derrière ces actions se dessine une stratégie plus large du gouvernement tunisien, cherchant à criminaliser des identités sous couvert de lois répressives.
Depuis la manifestation du 7 octobre dernier, commémorant un an de génocide israélien, les activistes pro-palestinien·nes font face à de plus en plus de pressions et d’intimidations. inkyfada recense au moins 7 affaires, où des poursuites ont été engagées contre une dizaine d’activistes différent·es, tous·tes impliqué·es dans la lutte pour la Palestine. Près d’un an après l'abandon de la loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël, cette répression récente révèle le discours contradictoire des autorités sur la cause palestinienne.
La justice tunisienne, dans le viseur du régime depuis 2021, a été le théâtre d’une série de réformes controversées. Cette
“purge totale du système judiciaire” a suscité de vives critiques de la part de certains observateurs, qui dénoncent une centralisation des pouvoirs entre les mains du président, menaçant ainsi l’indépendance de la justice. Au micro d'
inkyfada Podcast, des expert·es se sont exprimé·es sur le sujet.
Depuis la révolution de 2011, la Tunisie a connu des périodes de réformes intenses et de débats autour des libertés individuelles et de l'indépendance de la justice. Cependant, après deux années marquées par des crises politiques et judiciaires, quel est l'état actuel de la justice en Tunisie ? Les réformes entreprises ont-elles renforcé l'état de droit ou ont-elles plutôt conduit à une instrumentalisation de la justice à des fins politiques ? Quelles perspectives se dessinent à l'approche des élections présidentielles ?
Peut-on parler de “mouvement judiciaire” en Tunisie ? Si oui, quels sont les éléments de ce mouvement ? Est-il nouveau et contemporain, ou bien est-il enraciné dans les changements politiques de l'histoire de la Tunisie ? Quel est le rôle de l'impartialité dans l'exercice de la profession de juge ? Peut-on dire qu’il existe un seul type de juge, ou bien en existe-il plusieurs ? Finalement, qu’est-ce qu’un·e juge ?
Déshumanisation systématique, déplacements massifs et refus persistant des droits fondamentaux :
inkyfada Podcast a également documenté les politiques qui fragilisent et ciblent le peuple palestinien. À travers une interview avec Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur l'état des droits humains dans les territoires palestiniens, nos journalistes
explorent les multiples facettes des politiques occidentales soutenant la guerre d'extermination menée par l'armée d'occupation israélienne contre le peuple palestinien à Gaza depuis octobre de l'année dernière.
Actes de génocide, violations des droits humains, politiques délibérées et systématiques pour saper l’existence du peuple palestinien… Autant d’enjeux que Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés relève dans un rapport accablant. inkyfada l’a rencontrée.
Quelles sont les répercussions de la guerre d'extermination menée par l'armée israélienne sur le peuple palestinien à Gaza ? Comment la communauté internationale réagit-elle face à cette situation ? Quels sont les doubles standards observés dans l'application du droit international ? Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur l’état des droits humains dans les territoires palestiniens, se livre sur ces questions lors d’un débat organisé par Inkyfada, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Al Bawsala et Avocats sans frontières le 5 Juin 2024.
Regards sur la société
En 2024,
inkyfada a exploré des enjeux sociaux et économiques majeurs en Tunisie, en s’intéressant par exemple aux défis posés par certaines politiques publiques, telles que la mise en œuvre des entreprises communautaires, ou encore aux violences institutionnelles
dans le cadre scolaire. Chaque projet a mis en lumière les répercussions concrètes sur les communautés, au-delà des discours officiels.
En parallèle, nos reportages ont questionné la préservation du patrimoine et la transmission entre générations, témoins des tensions entre passé et présent. À travers ces thématiques,
inkyfada a proposé un regard approfondi sur les réalités complexes qui façonnent la société tunisienne.
Les entreprises communautaires représentent le pilier du projet de construction par la base, mis en place par Kais Saied. Longtemps restées au point mort depuis l'entrée en vigueur du décret qui les encadre, ces structures, encore peu nombreuses, refont surface grâce à une récente accélération des initiatives de soutien : financements, avantages fiscaux, subventions et facilités. inkyfada vous propose de découvrir l'histoire complète des entreprises communautaires.
Depuis le début de son projet de rénovation en 2009, le chantier du stade olympique de Sousse est régulièrement pointé du doigt, en raison de retards à répétition et de multiples défaillances, au point qu’une enquête a été ouverte pour soupçons de malversation. Reportage.
Dans le Sud tunisien, autour de la ville de Mareth, un immense réseau de fortifications et de bunkers s’étend de la mer aux montagnes, sur près de 45 km. Clé de voûte de la défense de l’empire colonial français au Maghreb, puis théâtre d’une bataille cruciale de la Seconde Guerre mondiale, la “ligne Mareth” est aujourd’hui pourtant presque effacée de la mémoire tunisienne.
Depuis plusieurs siècles, la chaîne montagneuse du Dahar, située entre les gouvernorats de Médenine, Gabès et Tataouine, abrite plusieurs dizaines de villages troglodytes et ksour, une forme ancienne de grenier collectif. Aujourd’hui, ces constructions sont, pour plus de 40% d'entre elles, laissées à l'abandon. Mais, dans ces villages en apparence déserts, des habitant·es reviennent pour y maintenir une présence et sauvegarder leur patrimoine. Reportage.
Guidés par une grande colère enfouie, les récits de Tahar et Anas mettent en lumière deux adolescents, vivant dans un environnement où la violence n’est pas qu’un simple événement, mais un mode de vie et une dynamique de survie et d’affirmation de soi.Dans cet épisode, ils racontent leur quotidien et expliquent comment la violence a façonné leur présent et influence leur avenir.
Pourquoi est-ce que de nombreux Tunisien·nes éprouvent le besoin de partir à l'étranger ? Quelles sont les motivations derrière la migration de toute une génération ? Comment la perception de l'Occident influence-t-elle notre vision de la Tunisie ? En quoi la possession d'un certain passeport impacte-t-elle nos opportunités et quels défis liés aux visas cela engendre-t-il ?
Nous avons également couvert, cette année, les Jeux paralympiques à Paris 2024, retraçant le parcours de Monaam Elabed, premier médaillé paralympique tunisien et de Fadi Deeb, le seul représentant de la Palestine lors de cette édition. De plus, chez
inkyfada Podcast, la série
“Des pistes au podium : zoom sur le mouvement paralympique tunisien” explore, en cinq épisodes, l’univers du sport paralympique en Tunisie.
Cette année marque la dixième participation de la Tunisie aux Jeux Paralympiques d'été. Le pays a fait ses débuts dans la compétition en 1988 à Séoul. À cette époque, le handisport n'était pas encore développé en Tunisie, et seul un athlète a été sélectionné pour représenter le pays : Monaam Elabed. Portrait.
Depuis qu'elle s'est lancée dans la boccia, la vie de l'athlète paralympique, Maha Aounallah, a complètement changé. "La nôtre aussi", confie sa mère. Tant sur le plan moral que financier, Hana nous parle du rôle de la famille dans le parcours d'un athlète paralympique.
Côté environnement,
inkyfada a pris part à l’enquête internationale
“Perenco System”, menée par Mediapart et ses partenaires. Cette enquête documente les pratiques extractives abusives de Perenco – le second géant pétro-gazier après Total.
En Tunisie, cette compagnie engendre des risques environnementaux et sanitaires depuis plus d’une décennie.
Depuis le début de l’été 2024, de nombreux feux de forêts se sont déclenchés en Tunisie. Cela fait des années que les incendies font des ravages dans le pays, et la situation semble empirer avec le réchauffement climatique. Retour en chiffres sur ce phénomène.
Qu’elles prennent place en journée ou la nuit, qu’elles durent une poignée d’heures ou qu’elles s'étendent sur plusieurs jours, les coupures d’eau sont devenues la norme en Tunisie. Principalement mises en place pour lutter contre le stress hydrique, l’efficacité de cette politique est loin d’être établie.
L'enquête internationale "Perenco System" menée par Mediapart et ses partenaires internationaux documente l'aspect systémique des pratiques extractives abusives de Perenco - second géant pétro-gazier après Total - à travers le monde. En Tunisie, cette compagnie provoque des risques environnementaux et sanitaires depuis plus d'une décennie dans la région de Kebili.
Depuis le début de la coopération énergétique tuniso-allemande en 2012, la Tunisie a multiplié les projets et partenariats internationaux pour promouvoir une transition énergétique nationale. Officiellement, ces efforts visaient à renforcer la souveraineté énergétique de la Tunisie. Cependant, le respect des critères et des intérêts européens semble révéler une priorité donnée aux objectifs étrangers, parfois au détriment des besoins locaux.Dans cet épisode, nous recevons les experts en politiques publiques de l’organisation Al Bawsala, Amine Kharrat et Aya Hraiz, pour discuter de leur article intitulé : "La transition énergétique en Tunisie - des slogans séduisants pour une dépendance continue".
Santé publique : une année de lutte et résilience
L’indisponibilité croissante de nombreux produits dans les pharmacies, cliniques et hôpitaux, ainsi que le départ de plusieurs laboratoires, ont plongé la Tunisie dans une grave pénurie de médicaments. Parallèlement, les infections au VIH continuent d’augmenter,
mais l’accès au traitement reste limité. De plus, malgré les efforts pour enrayer sa progression, l’épidémie de tuberculose persiste et menace de se propager à nouveau.
Alors que les infections au VIH augmentent en Tunisie, seulement 25 % des personnes vivant avec le virus accèdent à un traitement. Entre normes sociales qui freinent les discussions sur la santé sexuelle et failles structurelles du système de santé, l’accès au soin reste limité, alimentant une épidémie qui pourrait être évitée.
La Tunisie est confrontée depuis plusieurs années à une grave pénurie de médicaments, marquée par l'indisponibilité de nombreux produits dans les pharmacies, les cliniques, les hôpitaux et le départ de plusieurs laboratoires. Cette situation résulte principalement de problèmes de paiement mais la crise est multifactorielle et pendant ce temps, les patient·es en paient le prix fort.
Depuis plus de quarante ans, la Tunisie poursuit un effort constant pour lutter contre la propagation de la tuberculose. Si des résultats significatifs ont été atteints avec les années, cette maladie est loin d’avoir disparu. Pire : les derniers chiffres indiquent même un regain de l’épidémie, portée par de nouveaux modes de contamination.
Le vendredi 29 mars 2024, Jed Henchiri, médecin, militant et cofondateur de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, est décédé dans son appartement à Sfax, à l’âge de 37 ans. Il a consacré sa vie au service de la santé publique et à la défense des droits des médecins, des étudiant·es en médecine et des citoyen·nes. Portrait
Minimisation des symptômes, conclusions hâtives, refus de soins : le “syndrome méditerranéen” est une croyance selon laquelle les personnes issues du pourtour méditerranéen exagèrent la douleur. En France, plusieurs affaires de prise en charge tardive auprès de services d’urgences ont relancé le sujet encore tabou des biais racistes dans le monde médical.
L'arrivée d'un enfant marque un tournant important dans la vie d'un couple, pouvant mettre leur relation à l'épreuve. Dans un épisode à la fois drôle et émouvant, Rym et Aymen partagent leurs perspectives personnelles sur cette expérience et dévoilent comment ils ont surmonté les défis rencontrés.
Nos nouveautés
Avec le lancement de
InkyDiaspora, un projet éditorial visant à relier les deux rives de la Méditerranée,
inkyfada élargit son champ d’action au-delà des frontières tunisiennes. Fidèle à ses valeurs d’indépendance, d’innovation et de rigueur, la rédaction aborde des thématiques transnationales pour explorer les dimensions sociales, politiques et culturelles
des diasporas tunisiennes et maghrébines, en Europe et ailleurs. Ce nouvel espace éditorial aspire à raconter leurs histoires et à décrypter les réalités complexes qui les façonnent.
inkyfada étend sa portée au-delà des frontières tunisiennes avec le lancement de “inky diaspora”, trait d’union éditorial entre les deux rives de la Méditerranée. Restant fidèle à ses valeurs de rigueur journalistique, d’indépendance et d’innovation, inkyfada intégrera ces principes au cœur de ce nouveau projet. À travers le traitement de sujets transnationaux, cette initiative met en lumière les thématiques sociales, politiques et culturelles des diasporas tunisiennes et maghrébines en Europe et ailleurs dans le monde.
inkyfada compte de nombreux partenaires à travers le monde, partageant les mêmes valeurs de liberté de la presse, de justice sociale et de lutte contre l’impunité. Avec le lancement de la rubrique Vues d’ailleurs,
inkyfada soutient et diffuse leur travail pour permettre à nos lecteurs·ices de suivre les sujets les plus importants, tant au niveau mondial que régional.
Des témoignages poignants d’anciens détenus palestiniens dans les prisons israéliennes aux récits bouleversants de journalistes en plein cœur de la guerre au Soudan, en passant par une enquête sur un scandale sanitaire au Yémen impliquant des pesticides
d’origine israélienne,
inkyfada vous fournit une sélection de leurs meilleures enquêtes.
En Albanie, le Premier ministre Edi Rama signe un accord controversé avec l’Italie concernant l’ouverture d’un centre pour migrant·es intercepté·es en Méditerranée. En réponse, ses opposant·es critiquent ses choix politiques et questionnent ses motivations.
La panique déclenchée par la frappe israélienne sur la banlieue sud du Liban, le 27 septembre 2024, est sans précédent, depuis la guerre de 2006. Les habitant·es quittent leurs maisons pour se diriger vers les abris, n'emportant qu'un "sac contenant des produits de première nécessité". À travers les témoignages des déplacé·es, cet article de 7iber révèle l'ampleur de la crise provoquée par les bombardements israéliens sur la banlieue sud du Liban.
Comparée aux conflits précédents, la guerre actuelle à Gaza a attiré une attention médiatique différente. Les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial, révélant les horreurs vécues par les détenu·es. Les prisons israéliennes sont comme des boîtes noires : ce qui s'y passe reste caché jusqu'à la libération des détenu·es. Daraj Media a récolté ces témoignages, dévoilant les horreurs perpétrées depuis les prisons israéliennes.
Nos enquêtes primées en 2024
En 2024, plusieurs enquêtes d’
inkyfada ont été récompensées par des prix prestigieux, soulignant la qualité de notre travail d’investigation. Ces articles abordent des thématiques importantes : la violence des politiques migratoires aux frontières européennes, ou encore les
souffrances des civil·es victimes de mines à Kasserine. Chaque enquête, fruit d’un travail rigoureux de terrain et de recherche, a mobilisé aussi bien nos équipes internes que nos collaborateur·ices externes, pour dévoiler des réalités souvent négligées.
inkyfada les remercie.
Nos rubriques permanentes
Depuis 10 ans, vous êtes nombreux·ses à suivre notre rubrique
“Stouchi”, un rendez-vous mensuel qui plonge dans la réalité économique des Tunisien·nes. Avec le lancement de notre nouveau projet
InkyDiaspora, en plus de vous faire découvrir le quotidien, les défis et les perspectives des Tunisien·nes dans le pays, nous avons également offert une tribune à notre diaspora.
Installé à Paris depuis plusieurs années, Hédi partage son temps entre son master de philosophie, les heures de tutorat qu’il dispense et de nombreuses activités extra-scolaires. Derrière cette routine bien rodée, des défis financiers persistent et des projets d’avenir se dessinent. Plongée dans son porte-monnaie.
Installé en région parisienne depuis un peu moins de deux ans, Abdelhamid*, 36 ans, a tout laissé derrière lui pour rejoindre son épouse en France, qui y résidait déjà. Un défi pour le jeune homme, qui jusque-là était habitué à une situation assez confortable en Tunisie.
À 62 ans, Mongi est pêcheur à la Goulette. Arpentant les côtes depuis plus de 40 ans sur sa barque, il ne peut aujourd’hui pas vivre sans l’aide financière de ses enfants. Plongée dans son porte-monnaie.
Nos photoreportages, réalisés avec des photographes indépendants, abordent des enjeux sociaux, environnementaux et économiques.
Pour cette rétrospective, nous vous proposons de découvrir, en images, le quotidien des agentes de propreté dans les rues de Kasserine. Malgré des années à servir la communauté, ces femmes continuent de travailler dans des conditions difficiles, sans
accès aux ressources nécessaires.
Dans les rues de Kasserine, les agentes de propreté débutent leur journée dès les premières lueurs de l'aube, affrontant un froid glacial et un travail éprouvant. Faute d’équipement de protection et de matériel, qu’elles doivent souvent acheter elles-mêmes, elles se sentent “humiliées”. Malgré des années passées à servir la communauté, la régularisation de leur situation demeure un rêve inaccessible pour beaucoup d'entre elles.