- Le FFC insiste : ce n’est “pas de la charité”, mais une “action directe non violente” pour dénoncer le cadre légal du blocus.
Cette mission fait suite à l’attaque à drones du navire Conscience début mai, également FFC, frappé près de Malte, ce qui n’a pas découragé les organisateur·ices.
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L’arraisonnement du Madleen
Dans la nuit du 8 au 9 juin, un convoi de vedettes de la marine israélienne a encerclé le Madleen en eaux internationales, à environ 185 km de Gaza. Des moyens techniques (communication brouillée, usage d’un spray blanc irritant) ont été signalés par les militant·es. Selon le FFC, le voilier a été “attaqué” et “illégalement abordé”.
Pour l’armée israélienne, cette action était coordonnée et réalisée en mission légale, la marine transportant le navire vers Ashdod, où il devait être dirigé vers le port avant que l’équipage ne soit rapatrié vers leurs pays d’origine. L’opération s’est déroulée vers 3 h du matin, sans violence signalée, selon les vidéos de l’opération.
Les passager·es
Au total, 12 personnes figuraient sur le Madleen :
- Greta Thunberg – militante climat suédoise
- Rima Hassan – députée européenne franco‑palestinienne
- Thiago Ávila – coordinateur FFC Brésil, membre du Comité de pilotage
- Baptiste André – médecin (France)
- Omar Faiad – journaliste, Al Jazeera (France)
- Yanis Mhamdi – journaliste, Blast (France)
- Pascal Maurièras – syndicaliste CGT, informaticien (France)
- Reva Viard – activiste (France)
- Yasemin Acar – activiste (Allemagne)
- Şuayb Ordu – activiste (Turquie)
- Sergio Toribio – activiste (Espagne)
- Marco van Rennes – activiste (Pays‑Bas)
Selon le FFC, tous étaient non violents et civils, venus pour renforcer une “pression pacifique”.
Greta Thunberg, un journaliste et deux militant·es ont accepté leur expulsion. L’activiste suédoise a regagné la France ce mardi 10 avec un soutien consulaire, et a dénoncé à son arrivée sur le sol français un “ kidnapping”.
Réactions et suites diplomatiques
Huit des passager·es dont Rima Hassan et quatre Français, ont refusé de signer leur expulsion. Ils doivent comparaître devant un juge israélien et pourraient être détenus jusqu’à 96 heures.
- Israël parle d’ “opération de propagande” menée par un “selfie yacht”, selon le ministère des Affaires étrangères. Le ministre de la Défense Israel Katz accuse les passagers d’être “pro-Hamas” et annonce qu’ils seront confrontés à des images du 7 octobre pour “comprendre la réalité”.
- Des contacts diplomatiques ont été établis par la France, l’Espagne et le Royaume-Uni.
- De nombreuses ONG et la rapporteure spéciale de l’ONU Francesca Albanese dénoncent une violation du droit international et appellent à poursuivre les flottilles de solidarité.
@RimaHas, a Member of the @EUparliament is illegally detained by Israel.
— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) June 10, 2025
Seized in international waters while part of a humanitarian convoy, she was taken by the Israeli army to Israel, which she had not tried to enter — and is now deprived of her liberty for refusing to sign a… https://t.co/KP7GACKNeb
La saisie du Madleen rappelle le précédent de la Mavi Marmara en 2010, bien qu’aucun mort ne soit à déplorer cette fois. Pour la FFC, cette répétition confirme la nécessité de multiplier les départs depuis la Méditerranée, afin d’alimenter la pression médiatique et politique en faveur d’un corridor maritime viable.
Le débat sur la légalité du blocus israélien, l’utilité des flottilles et la liberté de navigation en eaux internationales est relancé, à l’approche d’un hiver qui s’annonce dramatique pour Gaza.