Quand l’industrie du jean détruit l’écosystème marin de la baie de Ksibet El Mediouni

La production de vêtements "Made in Tunisia" pour l'Europe entraîne une consommation importante d'eau et une pollution du littoral tunisien. À Ksibet El Mediouni, les habitant·es paient le prix environnemental de la fast fashion.
Par | 03 Novembre 2023 | reading-duration 15 minutes

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Derrière le promontoire du centre-ville de Monastir, les villas touristiques bleues et blanches et les monuments célébrant l'ancien président tunisien Habib Bourguiba laissent place à des entrepôts gris. Ces hangars, souvent non déclarés, servent de lieu de travail à une main-d'œuvre majoritairement féminine, payée en moyenne 600 dinars (190 dollars) par mois, selon le dernier accord social signé avec l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT).

Alors que la plupart des Tunisien·nes continuent de s’habiller à la fripe, 82% de la production textile quitte le pays selon les dernières données publiées par un rapport de l’ONG Avocats Sans Frontières (ASF). La Tunisie, comme le Maroc et l'Égypte, sont des destinations attrayantes pour les multinationales de l'industrie textile en raison de leur proximité géographique avec le marché européen.

À Monastir, les plages touristiques se transforment rapidement en une longue étendue marine boueuse. La route qui mène aux quartiers populaires du Sud de la ville, connus pour être le centre de l’industrie textile - Khniss, Ksibet, Lamta, Ksar Hellal, Moknine - porte pourtant le nom de boulevard de l'Environnement. 

Ce nom de rue est présent dans toutes les principales villes du pays et incarne, selon le chercheur Jamie Furniss, “l'environnementalisme autoritaire de la Tunisie des années 1990 de Ben Ali". Il s'agit d'une tentative de redorer l'image de la dictature “en abordant des questions stratégiques et significatives pour l'Occident.”

“Nous appelons cette zone le triangle de la mort", explique un pêcheur solitaire à côté d'une petite jetée artisanale à Ksibet El Mediouni, une ville de 13 000 habitant·es.

Après avoir retroussé son pantalon, il plonge ses pieds dans l'eau sale et monte dans une petite barque en bois. “Aujourd'hui, pour trouver ne serait-ce qu'un tout petit poisson, il faut s'éloigner de la côte". 

“Sadok est l'un des derniers pêcheurs à encore oser pénétrer dans ces eaux", soupire Yassine, professeur d'histoire à l'école publique de la ville, qui l'observe depuis la route pour supporter la forte odeur.

Un pêcheur marche vers son bateau dans la baie de Ksibet El Mediouni.

Les passant·es du boulevard de l’Environnement en conviennent : la baie ne vit plus “à cause d'une importante concentration d'entreprises de textile sur une poignée de kilomètres”, polluant l'eau de mer où la population avait l’habitude de se baigner.

La région abrite effectivement cinq groupements d'usines. “Officiellement, on en compte 45, mais certaines sont illégales et on n’arrive pas à les compter, ni à les remarquer. Il s’agit souvent d’un garage ou un entrepôt sans enseigne”, explique Mounir Hassine, responsable du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES) à Monastir.

C'est ainsi que fonctionne la délocalisation de la production : les grandes marques délocalisent en Tunisie pour réduire les coûts, “puis certaines entreprises sous-traitent à leur tour pour réduire les coûts très bas imposés par la concurrence internationale”, explique Habib Hzemi, président de la Fédération générale du textile, de l’habillement, chaussure et cuir affiliée à l’UGTT (FGTHCC-UGTT).

Selon Hassine du FTDES, “les usines non déclarées creusent souvent des puits pour accéder aux eaux souterraines et finissent par polluer la baie en rejetant les eaux usées à la mer”.

L'Office national de l'assainissement (ONAS) "ne traite pas toutes ces eaux usées", ajoute-t-il. L'État et les entreprises privées se renvoient la responsabilité de la pollution de la baie. “Le résultat est que, entre-temps, il n'y a plus rien de naturel ici à cause de ces eaux polluées", ne cesse de répéter Yassine.

“Nous intoxiquons les poissons, les plantes et les hommes. La seule chose que je puisse faire, c'est d'apprendre à mes élèves ce qu'est la pollution et d'espérer qu'ils trouveront un moyen de partir".

Une rivière se jette dans la mer à partir d'une industrie située près du port de Ksibet.

L’appel ignoré de la société civile 

Fatma Ben Amor, 28 ans, a compris le sens du mot pollution en regardant à travers sa fenêtre et en écoutant les histoires de ses grands-parents, qui sont nés et ont grandi dans la petite ville de Ksibet El Mediouni. “Ils me racontent souvent que les gens se baignaient et pêchaient ici. Je n'ai jamais connu la plage 'vivante'", déclare cette activiste locale

Après la révolution, sa ville est devenue en 2013 le centre d'une vague de protestations de la population contre "un désastre écologique et sanitaire", comme on pouvait le lire sur les pancartes des manifestant·es. Malgré tout, les manifestations n'ont donné aucun résultat et la pollution marine s'est poursuivie.

Fondée en 2014, l'Association de la Protection de l'Environnement à Ksibet El Mediouni (APEK) surveille le niveau de pollution marine dans la baie. Fatma tente de sensibiliser la population locale : "Nous avons commencé par une réflexion commune sur la gestion des ressources dans la région. Nous voulons nous réapproprier notre baie. Ici, les jeunes sont habitués aux odeurs, aux déchets, à la mer sale".

Sous l’un des ponts qui traverse le boulevard de l'Environnement, se trouve l'une des rares rivières qui semble ne pas avoir souffert de l'assèchement. Mais cette eau "reçoit les affluents et les produits chimiques de certaines industries textiles de la région", dénoncent les activistes. "L'eau qui provient de Oued el-Melah pollue la mer." explique Fatma en pointant l’oued du doigt.

Selon le dernier rapport d’Avocats Sans Frontières (ASF) et du FTDES d’août 2023, l'une des principales causes de pollution marine dans le gouvernorat de Monastir serait le processus de délavage des jeans

“11 millions de paires de jeans ont été exportées vers l'Union Européenne en 2022, dont 85 % après avoir subi le processus de délavage. Il faut entre 55 et 72 litres d'eau pour une paire de jeans”, rapporte Mounir Hassine du FTDES Monastir.

L'étude d'ASF explique que le secteur du jean est caractérisé par des procédés techniques impliquant des produits chimiques ( comme l'acide acétique utilisé pour le lavage, plusieurs détergents chimiques et produits de blanchiment, ou encore le peroxyde d'hydrogène) et une consommation massive d'eau dans un pays souffrant de stress hydrique.

De 2011 à 2022, la Tunisie a approuvé des accords internationaux renforçant et élargissant le cadre juridique national tunisien en ce qui concerne la lutte contre la pollution, la sécurité environnementale et le développement durable. “Bien que la réglementation en matière de protection de l'environnement et d'utilisation des ressources en eau soit stricte, les autorités chargées des contrôles et des poursuites sont dépassées et ne sont pas en mesure de faire face aux infractions commises par ces entreprises”, explique le rapport.

Sous le pont de l'Oued el-Melah, la rivière polluée qui se jette dans la mer.

D'après les deux organisations, la baie de Ksibet est principalement affectée par deux sources de pollution : d'une part, les industries polluantes déversant directement des produits chimiques dans l'eau de mer, et d'autre part, l'ONAS, "qui devrait être chargé de traiter les eaux usées des ménages, mais qui gère principalement les eaux usées d’une multitude d’usines", comme l’explique Fatma Ben Amor.

“Prenons l'exemple de la station ONAS de Oued Souk, dans la baie de Ksibet. Créée en 1992, elle a une capacité de traitement de 1680 m3 par jour, avec une population plus ou moins adaptée à cette capacité. Elle reçoit plus de 9 000 m3 par jour en moyenne", confirme Mounir Hassine.

Contacté par inkyfada, l’ONAS n’a pas répondu aux demandes d’interviews. La Fédération tunisienne du Textile et de l'Habillement (FTTH), représentant une partie du patronat du secteur, assure que “les grandes entreprises de la région disposent de toutes les certifications nécessaires et d’un cycle fermé qui permet de réutiliser l’eau.” La FTTH précise que le secteur prend des mesures en faveur de la transition énergétique et du respect de l'environnement. 

L'UTICA Monastir, représentant une autre branche du patronat, a validé ces informations. Alors qu'un système de certifications et d'audits environnementaux a été instauré pour surveiller les opérations des grandes entreprises, un entrepreneur, préférant garder l'anonymat, admet que "la partie cachée de la chaîne de production échappe aux règles."

Des restes de déchets dans la baie de Ksibet El Mediouni.

“Ce jean c’est de l’eau”

Si l'ONAS se retrouve à traiter plus d'eaux usées que les capacités des stations d'épuration, c’est parce que, en quelques décennies, la région de Monastir a radicalement changé son modèle économique et de gestion des ressources. À quelques kilomètres des villes de la côte, les routes se perdent au milieu des oliviers qui rappellent la vocation agricole de la région.

Mais aujourd'hui, l'agriculture et la pêche sont également industrialisées : le gouvernorat de Monastir a produit près de 20 000 tonnes d'huile d'olive en 2020. Avec 14 projets d'aquaculture loin de la côte, la région se classe au premier rang de la production de poissons, avec une production estimée entre 17 000 et 18 000 tonnes d'ici 2022.

Une vague de sécheresse dans les années 1990 a tout bouleversé, en intensifiant l'exode rural de l'intérieur de la Tunisie vers la côte. “Ce mouvement vers la côte s'est accompagné d'un modèle de développement axé sur la mondialisation plutôt que sur les besoins nationaux", explique Mounir Hassine du FTDES. “Notre région a été au cœur d’investissements dits vulnérables, qui font travailler une main-d'œuvre bon marché sans prendre en compte les dégâts sociaux et environnementaux”.

Cette augmentation soudaine du nombre d'habitants aurait exercé une pression accrue sur les ressources naturelles en eau de la région, “qui ne couvrent que 50 % de nos besoins en eau", ajoute-t-il. Les 50 % restants proviennent des barrages de l'Oued Nebhana et de l'Oued Medjerda, de plus en plus vides, situés respectivement dans le centre et le nord du pays. Cependant, une grande partie des ressources en eau n'est pas utilisée pour les besoins domestiques, mais à des fins industrielles.

Selon le rapport d'ASF, les entreprises exportatrices puisent leur eau en partie dans le réseau public d'eau potable (SONEDE). Mais la source principale est constituée de puits qui puisent l'eau directement dans la nappe phréatique : "Bien que le code de l'eau réglemente l'utilisation des puits, 70% de l'eau utilisée par l'industrie textile provient des eaux souterraines. La plupart des puits sont creusés à l'intérieur des usines", confirme Mounir Hassine du FTDES.

À cause de la sécheresse actuelle et de la mauvaise gestion des ressources, la Tunisie se trouve confrontée à une pauvreté hydrique, avec une utilisation moyenne de 450 mètres cubes d’eau par habitant, en deçà du seuil de pauvreté fixé à 500 mètres cubes selon les données de 2021. Ce constat est établi alors que les réserves aquifères du pays continuent de diminuer, d’après les informations fournies par l’Observatoire tunisien de l’Eau.

La gestion inadéquate des ressources ne se cantonne pas exclusivement à l’industrie textile. Cependant, ce secteur de production, en particulier lorsqu’il s’agit du processus de délavage des jeans, se distingue par sa forte consommation en eau. 

“Nous faisons partie d'une vaste chaîne d'approvisionnement : un jean vendu à 10 euros ne coûte que 30 centimes à l'entreprise. Le prix à l'exportation ne tient pas compte de l'eau, ce qui représente un énorme manque à gagner pour l'État parce qu’il s’agit d’une ressource de plus en plus rare", observe Zeyneb Mrouki, d'Avocats Sans Frontières. “Ce jean, c'est de l'eau".

Bien que les grandes marques dominent le sommet de la chaîne de production aboutissant à la côte de Ksibet El Mediouni, “elles seront difficilement tenues pour responsables des dégâts sociaux et environnementaux qu'elles laissent derrière”, admet un entrepreneur du secteur travaillant dans la sous-traitance.

“Remonter la chaîne des responsabilités est très compliqué, voire impossible”, confirme Adel Tekaya, président de l’UTICA Monastir.

Le port de Ksibet El Mediouni vide malgré le mauvais temps.

 

L'UE veut produire plus vert, mais continue à délocaliser

Prélevée directement dans l'aquifère ou auprès de la SONEDE, une partie des eaux polluées par des procédés chimiques se retrouverait ainsi dans la mer sans être filtrée. Selon les chercheurs, la teinture des textiles est responsable de la présence de 72 produits chimiques toxiques dans l'eau, dont 30 ne peuvent être éliminés.

La Banque mondiale affirme que 17% à 20% de la pollution industrielle de l’eau à l’échelle mondiale provient des procédés de teinture et de finissage utilisés dans l’industrie textile, une statistique également validée par le Parlement européen.

"On estime que la production textile est responsable d'environ 20 % de la pollution mondiale de l'eau par les produits de teinture et de finissage” selon le rapport du Parlement européen (UE). 

Bien que l'UE ait pour objectif d'améliorer de manière significative l'environnement marin d'ici 2025 en mettant en œuvre la directive-cadre "Stratégie pour le milieu marin" (DCSMM), plusieurs secteurs polluants continuent de délocaliser leur production dans les pays du sud, où "il y a moins de contrôles et de coûts", selon l'entrepreneur, qui a requis l'anonymat par crainte de répercussions pour avoir critiqué un "secteur central" du pays.

Mais la pollution ne connaît pas de frontières en Méditerranée. 87% de sa superficie reste contaminée par des polluants chimiques selon la première cartographie publiée par l’Agence européenne de l’environnement (AEE) réalisée à partir de prélèvements sur 1.541 sites. Les dégâts environnementaux de l'industrie textile - considérée comme l'un des secteurs les plus polluants de la planète - ont également été abordés lors de la Cop 27 à Charm El-Cheikh, où une série d'objectifs sociaux et climatiques concernant une plus grande collaboration entre l'UE et la région MENA ont été énumérés. 

L'un des principaux sujets abordés était l'harmonisation urgente des normes environnementales dans le cadre de l'installation de "passeports numériques pour les produits", un outil qui devrait permettre de suivre l'origine de tous les matériaux et composants utilisés dans le processus de fabrication des biens, y compris de l’habillement.

La FTTH assure que les grandes entreprises de la côte de Monastir ont investi dans un cycle fermé de réutilisation de l'eau pour réduire la pollution. “Vu la gravité de la situation, toutes les entreprises devraient investir dans un circuit fermé permettant la réutilisation de l'eau", rappelle Mounir Hassine.

Mais investir dans des travaux coûteux et de reconversion nécessite une vision à long terme. Pourtant, après une période de dix ans, les entreprises ne peuvent plus bénéficier des avantages fiscaux garantis par la loi tunisienne sur l'investissement. “Alors elles se délocalisent ou rouvrent sous un autre nom", ajoute Hassine. Selon le rapport d'ASF, seuls 26% des travailleur·ses du textile sous contrat bénéficient d'un contrat à durée indéterminée.

Les dommages environnementaux et sanitaires de la pollution marine

Malgré l'ampleur des dégâts de la baie, des ouvrières marchant en uniforme blanc à la sortie du travail sont les seules preuves que les villes ouvrières au sud de Monastir constituent le pôle manufacturier le plus important de la production de vêtements Made In Tunisia. Le secteur emploie 170 000 travailleur·ses dans le pays.

La Tunisie est le neuvième fournisseur de vêtements de l'UE, après le Cambodge, selon une étude du Centre technique du textile en 2022. Plus de 1530 entreprises y sont officiellement implantées, représentant 31% du tissu national, rapporte encore ASF. 82% de cette production est exportée principalement vers la France, l'Italie, la Belgique, l'Allemagne et l'Espagne.

Quelques femmes sont assises pour déjeuner non loin d'entrepôts sur lesquels des panneaux se terminent par -tex. Peu osent parler ; l'une d'entre elles évoque des problèmes de santé liés à l'exposition à des produits chimiques. “Nous avons reçu des plaintes concernant des problèmes de santé causés par le traitement et la coloration des jeans", confirme Habib Hzemi, secrétaire général de la FGTHCC-UGTT. Des études ont également montré que les travailleur·ses du textile - en particulier dans l'industrie du jean - présentent un risque accru d'irritation de la peau et des yeux, de maladies respiratoires et de cancer.

Des travailleur·ses en pause déjeuner devant l'une des nombreuses entreprises situées le long du Boulevard de l’environnement qui traverse la banlieue au sud de Monastir.

La pollution n'affecte cependant pas seulement les travailleur·ses du textile, mais toute la communauté de Ksibet. “Nous ne savons pas ce que contient l'eau de mer, et beaucoup d'entre nous préfèrent l'ignorer. Nous avons essayé d'obtenir des tests en laboratoire, mais ils sont très coûteux", explique Fatma Ben Amor, de l'association APEK.

 “Ce que nous savons, c'est que nous avons tous un membre de notre famille atteint d'un cancer.”

Une étude sur le cancer à Ksibet de la fondation allemande Heinrich Böll Stiftung confirme : “selon un sondage d'opinion réalisé par l'APEK en juillet 2016, le taux de cancer est de 4,3%. Parmi les taux les plus élevés au niveau mondial”. Différentes maladies cancérigènes ont été signalées dans la communauté locale, mais aucun registre du cancer n'a été mis en place.

Comme toutes les villes de la côte, Monastir est connue pour la pêche au poisson bleu, à la daurade, à la morue et à d'autres espèces méditerranéennes. Mais la pêche artisanale est de plus en plus compliquée devant la baie de Ksibet El Mediouni, et le secteur s'est entièrement industrialisé. Ainsi, le petit port de la ville est déserté.

“Le port de Ksibet se vide, tandis que les ports de Sayeda et de Teboulba, au-delà de la baie, sont encore opérationnels. Il ne reste que quelques petits pêcheurs. Nous avions l'habitude de marcher dans l'eau pour attraper des poulpes avec nos mains", explique un ouvrier du port sous couvert d'anonymat.

“Il y a trente ans, c'était un berceau pour de nombreuses espèces méditerranéennes en raison de la faible profondeur des eaux... Aujourd'hui, il n'y a plus rien" ajoute-t-il. Comme l'ont confirmé plusieurs pêcheurs de la région, la population a été témoin de plusieurs décès de poissons, dont le plus récent remonte à 2020.

“Nous avons aspiré les algues, les déchets et les déchets chimiques il y a quelques années pour réaliser des travaux d'aménagement", explique l'ouvrier du port. “Une fois nettoyée, la mer a respiré à nouveau. Pendant quelques jours, nous avons revu des poissons que nous n'avions pas vus depuis des années. Puis les sables mouvants les ont engloutis à nouveau".

Cet article a été réalisé avec le soutien du Earth Journalism Network d'Internews.