55710
Pauvreté extrême Pauvreté 100.000 individus ≥45 ≥35 ≥25 ≥15.2 ≥7.5 ≥1 <1 ≥30 ≥25 ≥20 ≥15 ≥10 ≥5 ≥1 "] Unemployment rate Poverty rate The scale has been multiplied by two for ease of viewing. Le Kef34,2%81 299Kasserine32,8%149 472Kairouan34,9%169 564Siliana27,7%55 328Béja32%79 884Nombre de pauvres Taux de pauvreté Tunis Ariana Ben Arous Manouba Nabeul Zaghouan Bizerte Béja Jendouba Le Kef Siliana Sousse Monastir Mahdia Sfax Kairouan Kasserine Sidi Bouzid Gabès Médenine Tataouine Gafsa Tozeur Kebili Kairouan Kasserine HASSI EL FERID 53.5% El MENZAH 0.2% Tunis Ben Arous Ariana Sfax Nabeul Ariana Tunis Sfax Le Grand Tunis TEBOURBA 15.2% CARTHAGE 1.6%

Vivre avec moins de 5 dinars par jour, cartographie de la pauvreté en Tunisie

Dans plusieurs délégations du gouvernorat de Kasserine, un·e habitant·e sur deux vit sous le seuil de pauvreté. À El Menzah, banlieue huppée de Tunis, sur un groupe de 500 individus, seule une personne est considérée comme pauvre.

Comment expliquer de tels écarts ? Pour comprendre, inkyfada a analysé et cartographié les données de la pauvreté en Tunisie. À travers ces chiffres, il est possible d’établir une répartition des inégalités au sein de la population.

Ces inégalités peuvent être causées par d’autres indicateurs, comme le chômage, le niveau éducatif ou encore l’accès aux services publics. Inkyfada a ainsi dégagé des corrélations significatives en comparant les différentes données.

Par | 18 Août 2021 | 20 minutes | Disponible en arabeanglais

Source et méthodologie

Inkyfada s’est basée sur le rapport “Carte de la pauvreté en Tunisie” publié en septembre 2020 par l’Institut national de statistiques (INS), en collaboration avec la Banque mondiale.

Le taux de pauvreté correspond au nombre de personnes pauvres par délégation rapporté à la population. Le seuil de pauvreté est défini ainsi :

zones
rurales

4.100

dinars/jour

petites
villes

4.700

dinars/jour

grandes
villes

5.100

dinars/jour

Les données de ce rapport de l’INS sont issues du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2014 et de l'Enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages (EBCNV) en 2015. Le RGPH a collecté des informations sur les caractéristiques démographiques, sociales, économiques et du logement de la population. Sur la base de ce recensement, l’EBCNV s’est intéressée aux ménages, leurs dépenses, l'éducation, l’activité économique et les conditions de vie.

Les deux études ont défini des taux de pauvreté dont les résultats diffèrent légèrement. Pour ses calculs, inkyfada s’est basée sur les chiffres les plus récents, c’est-à-dire issus de l’EBCNV. À partir de toutes ces données compilées par l’INS, inkyfada a réalisé une cartographie de la pauvreté en Tunisie et a établi différentes corrélations entre la pauvreté et plusieurs autres indicateurs.

2000

La pauvreté baisse mais les inégalités se creusent

En 2000, plus d’une personne sur quatre vivait sous le seuil de pauvreté. En 2015, ce n’est plus qu’une personne sur six. En une quinzaine d’années, le taux de pauvreté a diminué de près de 10 points à l’échelle nationale ce qui représente près de 800.000 pauvres en moins.

Mais si toutes les régions ont vu leur taux de pauvreté régresser, cela n’a pas réduit les inégalités, bien au contraire. La capitale et les zones côtières restent bien plus favorisées que l’intérieur du pays.

2000 2005 2010 2015 0 10 20 30

Le Centre-Ouest, 6 fois plus pauvre que le Grand Tunis

Le Centre-Ouest, région la plus pauvre de Tunisie, est 6 fois plus pauvre que le Grand Tunis.

Le Nord-Ouest, quant à lui, compte 28.4% de personnes sous le seuil de pauvreté. En 2000, cette région - composée des gouvernorats de Béja, du Kef et de Siliana - était 2.5 fois plus “pauvre” que le Grand Tunis mais cet écart s'est encore creusé au fur et à mesure des années au point de doubler. Cette région de l’intérieur est désormais 5 fois plus pauvre que la capitale et ses environs.

Un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale dans plus de la moitié des gouvernorats

14 gouvernorats - dont 11 sont des régions de l’intérieur - ont un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale (15,2%). Quatre d’entre eux enregistrent un taux de pauvreté supérieur à 30%, soit près du double de la moyenne nationale.

Proportionnellement à la population, il y a 10 fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté à Kairouan qu’à Tunis. Révélateurs des disparités géographiques, ces chiffres soulignent à quel point l’intérieur du pays est défavorisé par rapport aux zones côtières et notamment la capitale.

Cinq gouvernorats du Centre et du Nord-Ouest explosent les records de pauvreté

Kairouan, Béja, Siliana, Le Kef et Kasserine : les cinq gouvernorats les plus pauvres sont tous localisés dans le Centre et le Nord-Ouest de la Tunisie.

Selon une étude sur les structures des exploitations agricoles publiée par le ministère de l’Agriculture (dernière étude datée de 2004-2005) ces gouvernorats, avec celui de Sfax, possèdent pourtant la plus grande superficie d’exploitation agricole sur le territoire, alors même qu’ils enregistrent les taux de pauvreté les plus élevés.

Ces données confirment une fracture notable entre le développement des gouvernorats de l’intérieur et de ceux situés sur la côte, comme en témoigne une étude sur l’indice de développement régional réalisée par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).

Kairouan : Toutes les délégations de Kairouan sont plus pauvres que la moyenne nationale et certaines comptent plus de 20.000 personnes qui vivent avec environ 5 dinars par jour ou moins.

Kef : Poussées par la situation socio-économique à l’exode rural, près d’une personne sur trois née au Kef réside dans un autre gouvernorat. Une écrasante majorité (76,5%) de ces migrations internes est dirigée vers le Grand Tunis, dans l’espoir d’opportunités.

Kasserine : Parmi les 13 délégations de Kasserine, 10 affichent un taux de pauvreté supérieur à 30%. Dans trois d’entre elles, plus d’un·e habitant·e sur deux vit sous le seuil de pauvreté.

Béja : Dans 6 délégations sur 9, plus de 25% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les délégations les plus pauvres sont celles qui sont situées le plus loin du Grand Tunis.

Source : Enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages (EBCNV), 2015

Kairouan, gouvernorat le plus pauvre du pays

Dans chacune des délégations de Sbikha, Kairouan Nord ou encore Kairouan Sud, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dépasse les 20.000 habitant·es. Dans ces deux dernières délégations, le taux de chômage des jeunes actifs (25-29 ans) dépasse les 30% pour une moyenne nationale de 14,82%.

Dans plusieurs délégations de ce gouvernorat qui enregistre le taux de pauvreté le plus élevé de Tunisie, plus d’un·e habitant·e sur trois est pauvre et le taux de pauvreté dépasse même les 40% à El Oueslatia. À Nasrallah, où le taux de pauvreté dépasse les 35%, près d’un quart de la population active est au chômage.

Le gouvernorat de Kairouan a connu plus de 200 mouvements de protestation sur les 1492 manifestations recensées en janvier 2021 par le FTDES. C’est le gouvernorat où il y a eu le plus de manifestations, après Kasserine et le Grand Tunis. Les protestataires réclament plus d’emploi, de justice et une amélioration de leur situation socio-économique.

Des écarts criants entre les délégations

À l’échelle des délégations, les inégalités locales sont encore plus criantes qu’au niveau des gouvernorats. Peu de revenus, aucun accès au gaz naturel et au réseau d’assainissement, faible raccordement à l’eau… Dans le centre et l’ouest du pays, le manque de développement, voire l'inexistence d'infrastructures sont particulièrement marqués.

Hassi Ferid, à Kasserine, est 267 fois plus pauvre qu’El Menzah.

Sur les 10 délégations les plus pauvres, 5 sont à Kasserine

Les 10 délégations les plus pauvres :

  • Hassi Ferid | Kasserine : 53.5%
  • Djedeliane | Kasserine : 53.1%
  • El Ayoun | Kasserine : 50.1%
  • Nebeur | Kef : 45.4%
  • Majel Bel Abbes | Kasserine : 41.4%
  • El Oueslatia | Kairouan : 41.90%
  • Er-Rouhia | Siliana : 40.70%
  • Sedjnane | Bizerte : 39.90%
  • Hidra | Kasserine : 39.80%
  • Sakiet Sidi Youssef | Kef : 39.70%

Des taux de pauvreté records dans les délégations de Kasserine

Dans trois délégations de Kasserine, plus d’un habitant·e sur deux est pauvre. La délégation la moins pauvre, Kasserine Nord, concentre 18,9% de pauvreté, un taux qui reste supérieur à la moyenne nationale (15,2%).

Le 16 juin 2015, Kasserine a déposé un dossier auprès de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) pour se constituer région victime, considérant avoir “subi une marginalisation ou une exclusion organisée”, sur la base de l’article 10 relatif à la justice transitionnelle. À l’époque, le gouvernorat de Kasserine s’était notamment basé sur son indice de développement humain (IDH) qui était le plus bas du pays, le taux d’analphabétisme ou encore l’espérance de vie pour justifier le dépôt de son dossier.

Des gouvernorats privilégiés vers Tunis et la côte

Tunis, Ben Arous, l’Ariana, Sfax et Nabeul sont les cinq gouvernorats qui affichent les taux de pauvreté les plus faibles en Tunisie. Situés autour de la capitale et sur la côte, ils concentrent l’essentiel des activités économiques et des emplois à travers le pays. Le contraste est fort avec les gouvernorats de l’intérieur.

Les gouvernorats les moins pauvres :

  • Tunis 3,5% | 36 969 personnes
  • Ben Arous 4,3% | 27 169 personnes
  • Ariana 5,4% | 31 109 personnes
  • Sfax 5,8% | 55 414 personnes
  • Nabeul 7,4% | 58 306 personnes

Tunis : La grande majorité des villes de Tunis présentent des taux de pauvreté très bas à l’exception de quelques délégations dans le sud du gouvernorat qui connaissent une concentration démographique élevée ainsi qu’un tissu économique fragile.

Ben Arous : Ben Arous attire une forte migration et connaît une forte densité de population : dans ce gouvernorat, la croissance démographique est de 2%, deux fois plus que la moyenne nationale.

Ariana : À l’Ariana, seules Kalaât El Andalous et Cité Ettadhamen présentent des taux de pauvreté supérieurs à 10%. La première est caractérisée par une vocation rurale et agricole tandis que la seconde a une concentration démographique très élevée.

Sfax : Malgré un taux de pauvreté global plutôt faible, les inégalités entre les délégations de Sfax sont criantes : avec un taux de pauvreté de 17,4%, la délégation rurale de Bir Ali Ben Khalifa est 7 fois plus pauvre que Sfax Ville (2,5%).

Nabeul : Nabeul se caractérise par une forte production agricole et un tourisme balnéaire grâce à son littoral de 180 km. Toutes les délégations ont un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale, à l’exception de Hammam et Guezzaz (16%) et Takelsa (19,1%).

Parmi les 10 délégations les moins pauvres, 8 sont à Tunis

Les 10 délégations les moins pauvres :

  • El Menzah | Tunis : 0,2%
  • La Goulette | Tunis : 1,1%
  • Ariana Ville | Ariana : 1,3%
  • Cité Elkhadra | Tunis : 1,4%
  • Carthage | Tunis : 1,6%
  • Bab Bhar | Tunis : 1,6%
  • Le Bardo | Tunis : 1,8%
  • Ettahrir | Tunis : 2%
  • La Marsa | Tunis : 2,2%
  • Sfax Ville | Sfax : 2,5%

Une région privilégiée mais inégalitaire

Toutes les délégations du Grand Tunis - gouvernorats de Tunis, de l’Ariana, de Ben Arous et de la Manouba - présentent un taux de pauvreté inférieur ou égal à la moyenne nationale (15,2%). Mais cela n’empêche pas de voir de grands écarts entre les délégations.

Tebourba (Manouba) est quasiment dix fois plus pauvre que Carthage (Tunis).

Quels gouvernorats concentrent le plus de personnes vivant le sous le seuil de pauvreté ?

Les gouvernorats avec de hauts taux de pauvreté, comme Kairouan ou Kasserine, font partie des régions qui comptent le plus d’individus vivant sous le seuil de pauvreté. Mais d’autres gouvernorats, moins pauvres mais densément peuplés, comptent également de nombreuses personnes vivant avec moins de 5,1 dinars par jour ou moins. C’est par exemple le cas de Sousse qui présente un taux de pauvreté de 16,1% mais dénombre tout de même plus de 100.000 habitant·es vivant sous le seuil de pauvreté.

Près de 200.000 habitant·es de Kairouan vivent avec moins de 5,1 dinars par jour

En plus d’avoir le taux de pauvreté le plus élevé du pays, Kairouan est également le gouvernorat qui compte le plus de personnes sous le seuil de pauvreté, avec 199.082 individus. Ainsi, même si Kairouan compte deux fois moins d’habitant·es que le gouvernorat de Tunis, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté y est cinq fois plus élevé.

Les 5 gouvernorats qui concentrent le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté :

  • Kairouan 199 082 personnes
  • Kasserine 144 072 personnes
  • Sousse 109 321 personnes
  • Médenine 103 576 personnes
  • Bizerte 99 438 personnes

Où est-ce qu’il y a le plus grand nombre de personnes vivant avec 5,1 dinars par jour ou moins ?

Comme pour les gouvernorats, les délégations qui comptent le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté présentent généralement un taux de pauvreté élevé, comme Sbikha, à Kairouan, qui en dénombre plus de 25.000. En raison de la densité de leur population, certaines délégations comportent également beaucoup d’individus vivant avec 5,1 dinars par jour ou moins. À Gafsa Sud, on en dénombre plus de 15.000 alors que le taux de pauvreté (15,4%) est à peine supérieur à la moyenne nationale (15.2%).

6 délégations sur 10 qui concentrent le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont à Kairouan et Kasserine

  • Sbikha | Kairouan : 25 245 personnes
  • Sbitla | Kasserine : 24 831 personnes
  • Bouhajla | Kairouan : 23 665 personnes
  • Kairouan Sud | Kairouan : 21 413 personnes
  • Kairouan Nord | Kairouan : 20 130 personnes
  • Feriana | Kasserine : 18 987 personnes
  • Ben Guerdane | Médenine : 18 460 personnes
  • Nefza | Béja : 18 038 personnes
  • Fernana | Jendouba : 17 598 personnes
  • Beja Nord | Béja : 16 376 personnes

Infrastructures, chômage, niveau éducatif… Quels sont les autres indicateurs de la pauvreté ?

En plus de l’insuffisance de revenus, la pauvreté est liée à d’autres variables. En comparant les données liées à la pauvreté et celles qui concernent l’accès aux infrastructures, à l’éducation ou encore le taux de chômage, il est possible d’établir des corrélations entre ces différents indicateurs. L’hypothèse est que, plus une délégation est pauvre, moins elle aura accès au gaz, au réseau d’assainissement, à l’eau, à l’emploi, à un bon niveau éducatif, etc.

inkyfada a comparé et analysé ces ensembles de données afin de dégager des corrélations entre ces indicateurs et le taux de pauvreté.

Seules les régions riches ont accès au gaz naturel

L’accès au gaz naturel est un des marqueurs les plus criants d’inégalités entre les régions. Dans les régions intérieures, les délégations les mieux raccordées sont Kasserine Nord et Zaghouan (environ 17%). En comparant les taux de pauvreté et l’accès au gaz, on constate une corrélation très forte entre ces deux indicateurs : plus une délégation est pauvre, moins elle a de chance d’être raccordée à ce réseau.

Au contraire, le gouvernorat de Tunis et les régions côtières - qui sont les zones les plus riches - présentent de hauts niveaux de raccordement tandis qu’une écrasante partie du pays n’a pas ou très peu accès à ce service public.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Taux de pauvreté 2015Gaz naturel

Des zones intérieures toujours sans eau

Même si le raccordement à l’eau est en constante augmentation depuis 20 ans, des milliers de personnes, vivant principalement dans les régions rurales, n’ont toujours aucun accès à l’eau courante.

Fernana, dans le gouvernorat de Jendouba, est la délégation la moins raccordée à l’eau dans tout le pays. Dans cette ville où un habitant·e sur trois est pauvre, un quart de la population n’a pas accès à l’eau courante. En comparaison, toutes les délégations de Tunis sont raccordées à au moins 94%.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Taux de pauvreté 2015Eau potable - Sonede

20 délégations de l’intérieur sans aucun système d’assainissement

L’ONAS est un service inégalement réparti à travers le territoire. Les zones les moins bien desservies sont situées dans les gouvernorats de l’intérieur : 20 délégations, toutes concentrées dans le Centre-Ouest (Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid) et le Sud (Gafsa, Médenine, Tataouine) n’ont aucun raccordement au système d'assainissement. En moyenne, le taux de pauvreté de ces délégations est d’environ 30%, le double de la moyenne nationale.

A part quelques délégations de Sfax, toutes les villes raccordées à moins de 10% au réseau de l’ONAS présentent des taux de pauvreté élevés (plus de 20%). Cela se vérifie également à l’inverse : plus de la moitié des délégations raccordées à 90% ou plus à l’ONAS ont un taux de pauvreté inférieur à 3,65%.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Taux de pauvreté 2015Assainissement - ONAS

Plus une personne est “pauvre”, moins elle est allée à l’école

À Hassi El Ferid, à Kasserine, délégation la plus pauvre de la Tunisie, plus d’un·e habitant·e sur deux n’a aucun niveau scolaire. Du côté de la capitale, dans plusieurs délégations du Grand Tunis où le taux de pauvreté est très bas, ce chiffre est dix fois plus faible. Cela se vérifie également à l’inverse : plus une délégation est riche, plus le niveau d’instruction est élevé. À El Menzah, délégation la plus riche du pays, près d’un·e habitant·e sur deux a un niveau scolaire supérieur. Ce taux descend à 2.5% à Hassi Ferid.

Globalement, en analysant les données sur les taux de scolarisation selon les niveaux d’enseignement, il existe toujours une corrélation (plus ou moins forte) entre le niveau scolaire et le taux de pauvreté.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Taux de pauvreté 2015Niveau scolaire - Néant

Des taux d’abandon scolaire en primaire plus élevés à Kasserine

3,5% des habitant·es de Hassi El Ferid ont abandonné l’école en primaire. Plus du quart d’entre elles et eux ont abandonné l’école au niveau secondaire. Avec les personnes n’ayant aucun niveau d’instruction (voir écran précédent), cette délégation - parmi les plus pauvres du pays - est celle où les habitant·es ont le niveau scolaire le plus faible.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 Taux de pauvreté 2015Abandon primaire

Le chômage, un facteur aggravant de pauvreté

À Dhehiba, dans le gouvernorat de Tataouine, le taux de chômage atteint des records et dépasse les 40%. Plus généralement, les régions où il y a le plus de chômage sont encore une fois les gouvernorats de l’intérieur.

Cependant, la corrélation est moins marquée qu’avec l’accès aux infrastructures de base. Grâce à d’autres ressources, le taux de chômage n’est pas toujours si déterminant et constitue plutôt un facteur aggravant.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Taux de pauvreté 2015Taux de chômage
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