Cette infographie est basée sur un document officiel du ministère de la Santé datant du 20 janvier 2021, ainsi que sur des précisions apportées par le ministre de la Santé à la date du 30 janvier 2021. Les chiffres sont donc voués à changer selon les informations qui seront communiquées par le gouvernement. 

Pour l’instant, les autorités tunisiennes n’ont délivré des autorisations de mise sur le marché (AMM) qu’aux vaccins Pfizer et Sputnik V. D’autres sont encore à l’étude dont celui d'AstraZeneca/Oxford - qui est pourtant censé arriver très prochainement - ainsi que le vaccin chinois de la société Sinovac.

D’abord fixé à 50.000 doses, l’aide d’urgence de Covax a finalement été augmentée pour s’élever à plus d’un million de doses d’ici mi-février. Les vaccins fournis par l’OMS et CDC Africa proviennent de plusieurs laboratoires : Pfizer, AstraZeneca/Oxford, Johnson & Johnson. 

En parallèle, la Tunisie a acheté 4 millions de doses directement à des laboratoires étrangers. En plus du vaccin de Pfizer, le gouvernement est aussi en pourparlers avec la Russie. 

"Les négociations sont bien avancées, il est très probable qu’on obtienne le vaccin Sputnik V", explique Riadh Daghfous, directeur général du centre national de pharmacovigilance et membre de la Commission scientifique de lutte contre le coronavirus. 

À l’heure actuelle, seul le vaccin de Pfizer a été homologué par l’OMS. Le 2 février 2021, la revue scientifique britannique The Lancet a publié une étude confirmant l'efficacité du vaccin russe Sputnik V à 91,6%.

Concernant le vaccin d'AstraZeneca/Oxford, les données manquent pour évaluer son efficacité sur les plus de 65 ans. L'Allemagne a par exemple décidé de l'administrer seulement aux personnes âgées de 18 à 64 ans, pour le moment.

"50% de la population vaccinée en un an"

Le gouvernement tunisien a pour objectif de vacciner 50% de sa population d’ici un an. " Cela permettra de limiter la propagation mais pas d’avoir une immunité collective" constate Emna El Hammi, consultante en stratégie sanitaire". " On part de l'hypothèse qu’une vaccination généralisée n’est pas possible immédiatement", reconnaît Riadh Daghfous.

Emna El Hammi de son côté s’inquiète plutôt du manque de sensibilisation autour de la campagne de vaccination.

" C omment s’assurer que les personnes reviendront pour le rappel et qu’elles continueront à se protéger entre les deux injections ? Il va falloir un énorme travail d’information, de sensibilisation et de logistique qu’il me paraît très difficile de mettre en place et qui aurait déjà dû commencer".

Au 30 janvier 2021, 300.000 Tunisien·nes se sont déjà inscrit·es sur la plateforme “E-vax”. La vaccination est gratuite et sur la base du volontariat. " Les gens sont identifiés par leur carte d’identité nationale, cela nous permet de faciliter l’opération" explique Hechmi Louzir, directeur de l"Institut Pasteur de Tunis et président du comité chargé du pilotage de la vaccination. " Pour le personnel prioritaire de la santé et d’autres secteurs stratégiques, nous sommes en train de programmer leur vaccination sur site, ils ne seront donc pas concernés par l’inscription sur E-vax" ajoute-t-il. 

Quant aux lieux de vaccination, ce dernier explique qu’ils seront répartis entre les Centres de Santé de base et les hôpitaux de circonscription. Alors que les centres de vaccinations des gouvernorats seront ouverts tous les jours, ceux des délégations fonctionneront plutôt en campagnes de cinq jours, indique Hechmi Louzir.