Pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté en octobre 2011 ?
J’étais militant de la gauche lycéenne, puis j’ai continué avec l’UGET (Union Générale des Etudiants de Tunisie) lorsque j’étais étudiant. J’étais membre du bureau de la faculté de Droit. J’ai ensuite continué mon action syndicale avec l’UGTT. Puis j’ai commencé à m’impliquer dans la politique et j’ai rejoint le mouvement politique de gauche Perspectives, dans lequel j’ai milité pendant une dizaine d’années avant sa dissolution. Puis, j’ai eu une expérience journalistique et j’ai fondé le journal Otrouhat (Théses).
En 2011 j’étais indépendant et j’ai adhéré au collectif électoral du Pôle Démocratique Moderniste. J’ai milité au sein du collectif des indépendants du Pôle. J’ai activement pris part à la campagne mais sans me présenter.
Au moment de la constitution des listes, je n’étais pas dans une posture de candidat. Je n’avais pas cette volonté. Mon état d’esprit était plutôt de soutenir les listes et particulièrement celles avec des femmes.
Quelle est votre impression quant aux trois années écoulées ?
Dramatique. L’espoir né de la révolution s’est vite évanoui, surtout pour la jeunesse et les classes laborieuse qui pendant un temps, ont rêvé à autre chose qu’à la Tunisie de la terreur que nous avons vécu sous Ben Ali. Les errements du premier mouvement était compréhensible dans la mesure où il était inattendu. C’est une révolution inédite qui s’est déclenchée, ce qui explique toutes les aberrations de la première période du premier gouvernement Ghannouchi et de celui d’ Essebsi.
L’espoir des premières élections était qu’enfin, nous entrions dans un concept qui permettrait de consolider les anciens acquis et d’ouvrir des perspectives d’avenir. Ce qu’il s’est passé est exactement le contraire, aussi bien du point de vue politique que social, économique, et même au niveau des valeurs. Nous avons été pris dans une régression terrible et nous avons connu un phénomène de crise, de terreur avec du terrorisme, qui nous a valu des assassinats. Le désespoir de la jeunesse de la classe moyenne, qui s’est paupérisée et surtout des classes laborieuses, montrent aujourd’hui le désarroi le plus total.
Le gouvernement de la Troika nous a presque donner l’impression que cette révolution était une punition plus qu’une quête vers le bien-être.
Pourquoi vous présentez-vous en octobre 2014 ?
Pour essayer redresser la situation en commençant par l’aspect politique. Nous avons une stratégie qui consiste à dépasser la bipolarisation que l’on nous propose entre un pôle conservateur et un pôle moderniste bourguibien.
Nous sommes plutôt pour l’idée de rompre la bipolarisation. Mon engagement est d’offrir une alternative sérieuse, avec une réponse foncièrement sociale. Il faut ouvrir des perspectives réalistes et audacieuses. Nous nous basons sur un taux de croissance réel pour faire notre budget et nos projets, nos mesures sociales, économiques, fiscales…
Pour moi c’est simple : j’ai constaté qu’avec six députés de notre parti, on peut s’agiter, contester mais ça ne change rien à la situation. Mon idée est de constituer un groupe parlementaire conséquent, qui pourra imposer des choix justes ou contrer des décisions injustes.