Tunis sous les masques

Depuis l’annonce du confinement général à Tunis, à la fin du mois de mars, les rues se sont vidées. Au fil des jours, chacun·e s’adapte à un nouveau mode de vie. Pendant ce mois de Ramadan inédit, puis le déconfinement progressif, les visages avancent masqués ou se retranchent à l’intérieur, une fois le soleil couché et le couvre-feu instauré.
Par | 29 Mai 2020 | reading-duration 10 minutes

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Dans les faubourgs de Tunis, à l’Aouina ou à Ibn Sina, dans le quartier populaire d’El Kabaria, l’atmosphère est particulière. Le bruit du trafic des voitures a laissé place à un calme continu. Un air de rupture du jeûne, le long de la journée et des longues nuits sous couvre-feu. 

À l’inconnue d’une épidémie dont ils et elles ne connaissent pas l’issue ou à l’incertitude des fins de mois, des pertes d’emploi, d’activités en suspens ou au ralenti, chacun·e s’adapte. Pour celles et ceux qui assurent une activité “essentielle”, des épicier·es aux ramasseur·ses d’ordures, par contre, il n’y aura pas de pause. 

Devant les cafés fermés, dans les rues vidées ou à l’abri des regards, à la lisière du bois, certain·es tentent de maintenir quelques habitudes ou de tuer l’ennui.

Progressivement, les mesures s’assouplissent et le couvre-feu s’allège. Des commerces rouvrent leurs portes et les transports en commun accueillent de nouveau leurs usager·es. Encore masqué·es.