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Torture et détention, une machine à radicaliser

Les accusé·es de terrorisme ont souvent droit à un “traitement préférentiel” : arrestations brutales, incarcérations systématiques dans des conditions dégradantes sans distinction de la gravité du délit, actes de torture... Et quand ils et elles sont ensuite jeté·es en prison, mélangé·es sans distinction aux détenu·es de droit commun, la machine à radicalisation s’enclenche dans les cellules.
05 Mai 2021
docusonores [{"user_id":"1448","role":"Illustration"},{"user_id":"1429","role":"Prise de son"},{"user_id":"1473","role":"Habillage sonore et mixage"},{"user_id":"1517","role":"Musique"},{"user_id":"1440","role":"Doublage"},{"user_id":"1303","role":"Voix-off"}] https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/05/Webdoc-chap-4-torture-radicalisation.mp3 https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/05/Webdoc-chapitre-4-srt-AR.srt https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/05/Webdoc-chapitre-4-srt-FR.srt https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/05/Webdoc-chap-4-torture-radicalisation-fr.srt Le dilemme de la justice antiterroriste | Épisode 4: Torture et détention, une machine à radicaliser - معضلة قضاء مكافحة الإرهاب في تونس | الحلقة 4: في التعذيب والاعتقال وصنع التّطرّف Épisode 4: Torture et détention, une machine à radicaliser - الحلقة 4: في التعذيب والاعتقال وصنع التّطرّف Les accusé·es de terrorisme ont souvent droit à un “traitement préférentiel” : arrestations brutales, incarcérations systématiques dans des conditions dégradantes sans distinction de la gravité du délit, actes de torture... Et quand ils et elles sont ensuite jeté·es en prison, mélangé·es sans distinction aux détenu·es de droit commun, la machine à radicalisation s’enclenche dans les cellules. غالباً ما تـ·يحظى المتّهمون·ـات بالإرهاب بـ"معاملة خاصّة" لا تخلو من إيقافات وحشيّة واعتقالات تلقائيّة في ظروف مهينة، دون اعتبار لدرجة خطورة الجناية المرتكبة. وعندما يتمّ الإلقاء بهم·ـنّ في السّجن ودمجهم·ـنّ دون تمييز مع معتقلي ومعتقلات الحقّ العامّ، تشرع مكنة زرع التّطرف في العمل داخل الزّنازين. 51095
Une création de
Christophe Cotteret
Illustration
_Z_
Prise de son
Bochra Triki
Habillage sonore et mixage
Oussema Gaidi
Musique
Omar Aloulou
Doublage
Maher Dhahbi
Voix-off
Monia Ben Hamadi

Depuis les années 2000, les centres de détention en surpopulation deviennent malgré eux des lieux privilégiés du prosélytisme.

Agissant efficacement sur des détenu·es fragilisé·s psychologiquement, ces derniers peuvent devenir particulièrement réceptifs·ves aux doctrines menant à l'extrémisme violent.

Leur point commun à tous·tes : un fort ressentiment envers l’Etat tunisien, qui leur inflige un traitement violent et arbitraire pouvant mener au pire.

Les interpellé·es dans les affaires de terrorisme sont particulièrement concernés par ce "traitement préférentiel" : arrestation brutale, incarcération systématique dans des conditions dégradantes, sans distinction de la gravité du délit, actes de torture.

"Cette culture n'a pas pu être effacée après la révolution. Elle persiste encore au ministère de l'Intérieur, chez les agents de police qui font les interrogatoires".

Dans ce quatrième chapitre, Christophe Cotteret donne notamment à la parole à Rim Ben Ismaïl, psychologue intervenant dans les centres de détention, qui nous alerte sur les séquelles psychologiques dont souffrent nombre de détenu·es ou anciens détenu·es, accusé·es dans des affaires de terrorisme. 

Ponctué d’autres témoignages d’anciens détenu·es et de leurs familles, et d’avocat·es spécialisé·es dans les affaires de jihadisme, cet épisode nous invite à la réflexion : quelle détention spécifique envisager pour les détenu·es pour terrorisme ?

Le dilemme de la justice antiterroriste

Ce documentaire sonore en cinq chapitres est une plongée inédite dans les rouages de la justice antiterroriste tunisienne. Il prolonge le documentaire "Daech, le dilemme de la justice" et compile plus de deux ans d’enquêtes et d’entretiens pour tenter d’éclairer les enjeux de l’antiterrorisme en Tunisie.

Les derniers épisodes

Fichage S17 : Un monstre échappe à son créateur

Le mercredi 5 septembre 2018, Mohamed Dhia Arab s’asperge d’essence, sort un briquet et s’immole silencieusement devant le commissariat de Menzel Bouzelfa, sous le regard des policier·es. Pour les proches du jeune homme, cela ne fait aucun doute : Mohamed Dhia s’est suicidé car il était fiché S17, lui donnant le sentiment de vivre dans une prison à ciel ouvert. Interdiction de quitter le territoire, surveillance permanente par les forces de l’ordre... Comme lui, ils et elles sont des milliers à être fiché·es, parfois sans même le savoir, au mépris de leurs droits fondamentaux.

Des revenant·es qui ne reviennent pas

Faut-il rapatrier massivement les ex-combattant·es tunisien·nes de l’État islamique pour les juger ? Cette question divise en Tunisie : pour beaucoup, il n’en est pas question. Alors qu’il serait hasardeux aujourd’hui d’avancer le nombre exact de revenant·es potentiel·les, le Conseil national de Sécurité a tranché : pour l’instant, seul·es quelques-un·es pourront revenir. Mais du côté de la justice, se pose le problème de la garantie de procès équitables.

A l'origine du désastre

Depuis les attentats de 2002 et 2007, la propagande présentant la Tunisie comme étrangère au phénomène extrémiste a volé en éclats. En 2011, l'amnistie générale de tou·tes les prisonnier·es politiques a contribué à la fragilité sécuritaire. Entre laxisme politique et resserrement sécuritaire, le traitement des affaires liées au terrorisme en Tunisie ces deux dernières décennies donne un éclairage nécessaire pour comprendre les problématiques actuelles. 

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