Une dizaine d’ami·es se retrouvent dans une maison à la Goulette, qui leur fait office de lieu de vie, mais aussi de QG pour leurs fêtes et pour la Révolution. Matelas de fortune, instruments de musique et couvertures sentant l’humidité, ils et elles y restent pendant des heures pour rêver et imaginer le monde de demain, “on y discutait révolution bien avant 2011”.
Ce jour-là, le groupe d’ami·es part de la maison pancarte à la main bien décidé à manifester et à sentir l’effervescence de la foule. Sur l’avenue Habib Bourguiba, par la force des événements, ils et elles se dispersent.
Ghazi, Marion, Virginie, Wissal, Boumjida, Tarek, Juliette, Hayder, Charlene et Harzalli se retrouvent chacun·es d’un côté de l’Avenue, sur un toit, coincé·es dans un immeuble ou encore à la recherche d’un restaurant ouvert pour manger.
La situation dégénère, des manifestant·es sont arrêté·es et violenté·es et chacun·es décide de rentrer à la Goulette. En arrivant, ils et elles découvrent le commissariat se trouvant collé à leur maison, en feu. Un même mur sépare les deux bâtisses.
La panique s’installe. Une foule de personnes s'est introduit dans le commissariat avant que le feu ne s'y déclare pour piller de nombreux objets. Au même moment, les rumeurs annoncent la fuite de Ben Ali, des scènes de liesse s'entremêlent à l’inquiétude ambiante, pendant que des posters du dictateur sont détruits.
Pensant d’abord se réfugier dans un autre quartier de la capitale, le groupe décide finalement d'aider à éteindre l’incendie à contrecoeur. Pour se protéger, mais aussi pour ne pas que les flammes atteignent leur maison, ils et elles aspergent de jets d’eau un bâtiment synonyme d’oppression et de violence sous la dictature de Ben Ali.
Plus de neuf ans plus tard, en ligne depuis différents pays, le groupe d’ami·es se remémore chacun·e leur tour cette journée et cette nuit inoubliables. Vivant l'expérience autant individuelle que collective du confinement en période d'épidémie du Covid-19, ils et elles comparent aussi cette épreuve présente à la période passée.
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