Peut-on parler de “mouvement judiciaire” en Tunisie ? Si oui, quels sont les éléments de ce mouvement ? Est-il nouveau et contemporain, ou bien est-il enraciné dans les changements politiques de l'histoire de la Tunisie ? Quel est le rôle de l'impartialité dans l'exercice de la profession de juge ? Peut-on dire qu’il existe un seul type de juge, ou bien en existe-il plusieurs ? Finalement, qu’est-ce qu’un·e juge ?
Le système judiciaire tunisien traverse une phase critique, l’impartialité et l’indépendance des juges étant sans cesse remise en question. Depuis la révolution de 2011, qui avait promis une séparation claire et effective des pouvoirs, la justice en Tunisie fait face à des pressions croissantes de la part du pouvoir exécutif. Les décisions du président Kaïs Saïed en 2021, visant à concentrer les pouvoirs entre ses mains, ont suscité une vague de réactions de la part des juges, soucieux de préserver leur indépendance.
En 2022, en réaction aux révocations injustifiées de plusieurs juges et aux tentatives du pouvoir exécutif de s'emparer du ministère public, la Tunisie a été le théâtre d'un mouvement judiciaire sans précédent, où les juges ont mené des actions de protestation et des grèves pour défendre leur indépendance. Un mouvement qui a démontré la capacité des juges à résister aux tentatives d'ingérence politique dans le système judiciaire.
Malgré l’acharnement de l’exécutif, le mouvement judiciaire continue de jouer un rôle crucial en tant que rempart contre l’autoritarisme en Tunisie. Soutenu par les organisations de la société civile, ce mouvement reste engagé dans la lutte pour une justice indépendante, qui demeure l'un des piliers essentiels de la protection des droits et des libertés dans le pays.
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