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Tunisair et Ben Ali, un système impuni au service d'un dictateur

Le 17 août 2009, Tunisair vend ses actions à l'UIB pour 33 millions de dinars à des proches de Ben Ali. À peine trois mois plus tard, la compagnie achète un A340 flambant neuf pour l'ancien président, Supervisées par Mongi Safra, ces deux affaires entremêlées sont révélatrices d’un système où tout était mis en place pour satisfaire le pouvoir.
31 Mars 2021
inkystories [{"user_id":"1510","role":"Traduction et voix"},{"user_id":"4,1361","role":"Article"},{"user_id":"1473,1472","role":"Montage, mixage, habillage sonore"},{"user_id":"1429","role":"Enregistrement"},{"role":"Musique ","user_id":"1517"}] https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/03/tunisair-et-ben-ali.mp3 https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/03/tunisair-et-ben-ali-ar.srt https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2021/04/inkystories-tunisair-ben-ali-dictateur-fr-1.srtintro.srt Tunisair et Ben Ali, un système impuni au service d'un dictateur - الخطوط الجوية التونسية و بن علي: نظام في خدمة دكتاتور وظل دون محاسبة Tunisair et Ben Ali, un système impuni au service d'un dictateur - الخطوط الجوية التونسية و بن علي: نظام في خدمة دكتاتور وظل دون محاسبة Le 17 août 2009, Tunisair vend ses actions à l'UIB pour 33 millions de dinars à des proches de Ben Ali. À peine trois mois plus tard, la compagnie achète un A340 flambant neuf pour l'ancien président, Supervisées par Mongi Safra, ces deux affaires entremêlées sont révélatrices d’un système où tout était mis en place pour satisfaire le pouvoir. يوم 17 أوت 2009، باعت شركة الخطوط الجوية التونسية نصيبها من أسهم الإتحاد الدولي للبنوك مقابل 33 مليون دينار لأقرباء وقريبات بن علي. ولم يطل الأمر أكثر من ثلاثة أشهر حتى اقتنت الشركة طائرة A340 جديدة للرئيس. تحت إدارة المنجي صفرة، فضحت هاتان الصفقتان وجه نظام بأكمله يعمل حصرا لتلبية رغبات السلطة. 49571
Une création de
Inkyfada Podcast
Traduction et voix
Dhia Bousselmi
Article
Malek Khadhraoui, Haïfa Mzalouat
Montage, mixage, habillage sonore
Oussema Gaidi, Yassine Kawana
Enregistrement
Bochra Triki
Musique
Omar Aloulou

[Cet article a été traduit et lu en tunisien]

“Quand Ben Ali demandait quelque chose, on pouvait dire oui mais jamais non”. Nabil Chettaoui, ancien PDG de Tunisair en sait quelque chose. Le 29 mars 2008, au retour du sommet de la Ligue arabe, l'ancien président lui réclame un nouvel avion, se plaignant que l'actuel est devenu "trop petit".

Sauf que Tunisair n'a pas les moyens de satisfaire ce caprice dans l'immédiat. C'est sans compter sur Mongi Safra, conseiller économique du président et architecte des nombreuses affaires financières de la famille présidentielle. Il fait en sorte que Tunisair vende des actions, le tout pour 33 millions de dinars et les bénéficiaires de cette vente se trouvent tout·es être des proches de Ben Ali. 

Plus tard, grâce à un habile montage financier, la famille présidentielle fera une plus-value de 7 millions de dinars en revendant ces actions. En jouant avec les limites de la loi, Mongi Safra et la présidence ont fait en sorte que Tunisair, les banques tunisiennes, ainsi que de nombreuses sociétés soient en accord pour enrichir la famille présidentielle, au détriment de Tunisair et des finances publiques.

Cet argent a-t-il servi à financer l'avion réclamé par Ben Ali, acheté dans la foulée en novembre 2009 ? Même si le lien n'est pas clairement établi, la concomitance entre les deux affaires éveille de sérieux soupçons du côté de la Commission nationale d'investigation sur les faits de corruption et de malversation de Abdelfattah Amor, mise en place en 2011.

Après la fuite de Ben Ali et ses proches le 14 janvier 2011, certaines personnes - telles qu'Asma Mahjoub, Belhassen Trabelsi et Leila Trabelsi - ont été condamné·es. Malgré les multiples accusations à l'encontre de Mongi Safra et son rôle de premier plan dans ces deux affaires, ce dernier a bénéficié de la loi relative à la réconciliation dans le domaine administratif et a pu échapper à la justice. Les protagonistes de ces deux dossiers représentatifs d'un système au service de Ben Ali et des ses proches, sont resté·es, pour la plupart, impuni·es.

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