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Quand la poire fut mûre

Alliances familiales, luttes de pouvoir et intrigues diplomatiques... Après la démission de Kheireddine, le pays passe entre les mains d’un cercle restreint de profiteurs, tandis que les décisions commencent à servir des intérêts étrangers. Quelques mois avant l’occupation, la Tunisie vit ses derniers instants d’une souveraineté illusoire.
21 Avril 2025
series [{"user_id":"1473","role":"Design Sonore"},{"user_id":"1540","role":"Accompagnement \u00e9ditorial"},{"user_id":"1408","role":"Art num\u00e9rique, illustrations"}] https://inkyfada.com/wp-content/uploads/2025/04/Podcast-1881-ep09-Quand-la-poire-fut-mure.mp3 Podcast : Tunisie - France, 1881 - Episode 09 : Quand la poire fut mûre | بودكاست : تونس - فرنسا، 1881 - الحلقة 09 : عندما حانَ قطافها Episode 09 : Quand la poire fut mûre | الحلقة 09 : عندما حانَ قطافها Alliances familiales, luttes de pouvoir et intrigues diplomatiques... Après la démission de Kheireddine, le pays passe entre les mains d’un cercle restreint de profiteurs, tandis que les décisions commencent à servir des intérêts étrangers. Quelques mois avant l’occupation, la Tunisie vit ses derniers instants d’une souveraineté illusoire.

 تحالفات عائلية، صراعات على المناصب، حروب القناصل ومؤامرات دبلوماسية في الكواليس... بعد استقالة خير الدين، البلاد تطيح في يد مجموعة ضيّقة من المنتفعين، و وصل البيع و الشراء لدرجات خيالية في خدمة قوى أجنبية تستنى الفرصة للانقضاض. آخر خطوات و لمسات قبل الاحتلال، طبخة إستعمارية كبرى في مؤتمر برلين، حوادث و صدامات على الحدود التونسية الجزائرية… تونس تعيش آخر فصولها قبل الإحتلال.
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Une création de
Ghassen Amami
Design Sonore
Oussema Gaidi
Accompagnement éditorial
Rym Amami
Art numérique, illustrations
Hathemi Smedhi

Après la démission de Khaireddine, Sadok Bey nomme Mohamed Khaznadar Grand Vizir et président de la Commission financière, tandis que Mustapha Ben Ismaïl prend la tête de la deuxième section. Le pays entre alors dans une nouvelle spirale. Les partisans de Ben Ismaïl s’infiltrent dans les rouages de l’État, et la Commission financière échappe à tout contrôle, devenant un outil de partage des postes et des secteurs lucratifs entre quelques familles influentes.

En août 1878, Mohamed Khaznadar se retire, laissant Ben Ismaïl accéder au poste de Grand Vizir. Une nouvelle étape qui ouvre la voie à la compagnie française "Bône-Guelma", à qui l'on accorde le droit d’étendre le chemin de fer à travers tout le territoire de la régence jusqu’aux frontières algériennes — un signal clair du renforcement de l’influence française au détriment des intérêts britanniques et italiens.

La même année, lors du Congrès de Berlin, les dirigeants européens évoquent explicitement la "question tunisienne" et celle de l’Afrique du Nord. La Tunisie entre officiellement dans le marché du partage colonial.

Dès le début de l’année 1879, la guerre des consuls s’enflamme : complots, pressions diplomatiques et jeux d’espionnage entre les représentants européens à Tunis. L’historien Jean Ganiage la qualifie de "guerre des maîtresses des consuls", où des figures comme Luigia Traverso, le consul français Roustan, l’Italien Maccio, Elias Musalli et Marietta Traverso jouent un rôle central.

En juillet 1880, Khairedddine signe le contrat de vente du domaine d’Enfidha avec la Société Marseillaise de Crédit. Une transaction qui attise les tensions avec Mustapha Ben Ismaïl et avec les tribus originaires de la région, et reste une tache sombre dans son parcours politique.

En mars 1881, le ministre français de la Guerre propose officiellement à son gouvernement d’envoyer des troupes pour "réprimer" les tribus Khemirs sur le territoire tunisien, en invoquant les affrontements répétés à la frontière tuniso-algérienne… 

La poire tunisienne est mûre, et l’occupation est plus proche que jamais.

Tunisie - France : 1881

Accords, traités, réformes qui s’empilent sur des prêts… Puis viennent les pressions, les manœuvres, les ultimatums. Jusqu’à ce que, finalement, en 1881, l’occupation militaire française s’impose. Mais face à cette domination, la résistance s’organise : des tribus refusent la soumission et des figures se dressent contre le nouvel ordre colonial. Entre diplomatie et affrontements, exils forcés et batailles perdues, le podcast France-Tunisie 1881 revient sur une ère charnière qui a défini l’histoire de la Tunisie.

Les derniers épisodes

Le vizirat réformateur dans le collimateur

Des complots, des alliances et des contre-alliances,  des catastrophes naturelles, des malaises tribaux aux frontières tuniso-algériennes, la  guerre russo-ottomane et des appétits colonialistes de plus en plus évidents... Malgré son programme de réformes,le vizirat de   Kheireddine ne put éviter autant d'écueils et finit par tomber en 1877, moins de quatre ans avant l'occupation de la Tunisie.

Les années sinistres et la chute du Grand Ministre

Sécheresse et inondations, choléra et typhus, taxes et usure, la population souffre, le pays s'engouffre. La France, impériale puis républicaine, est décidée à étendre son hégémonie sur la Régence affaiblie. Pour contrecarrer Khaznadar, soutenu par les Britanniques, elle mise sur Kheireddine malgré ses sympathies ottomanes. 

Erreurs fatales et interventions internationales

Wood, Beauval, Gambarotta, Haider Effendi et leurs supérieurs: les ministres des affaires étrangères britannique, français, italien et ottoman. Napoléon III et Victor-Emmanuel II, Sadok Bey et son vizir Mustapha Khaznadar. Ali Ben Ghedhahem et Fraj Ben Dahher. Kheireddine et Zarrouk. Des chefs de tribus et des Saints...Tous ces personnages et bien d'autres participent à cet épisode qui nous plonge dans les tréfonds de l'année 1864.

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