L'humour et l'ironie occupent une place importante dans les cultures des peuples. Ils ont été traduits et transposés dans de multiples expressions artistiques - individuelles ou collectives - à des fins de critique politique, sociale ou intellectuelle.
La chanson humoristique et satirique en Tunisie a connu de grands moments, bien que son parcours n'ait pas été long. Cependant, la mémoire collective a conservé des traces de cet impact - que ce soit de manière consciente ou spontanée - et a inscrit des
noms et des oeuvres qui englobent l’évolution historique et contextuelle de la chanson comique, de la période coloniale à la période post-indépendance et à la construction de l’Etat national.
Cette forme théâtrale lyrique populaire du centre de la capitale, a perduré depuis les années trente du siècle dernier, de "Aissaouiet el Balout" aux expériences plus avancées en termes de forme et de contenu, telles qu’Al-Samlali, al-Jaziri et al-Jarari,
et en particulier celle de de Saleh al-Khamisi...
Des expériences différentes et variées, mais qui ont un dénominateur commun, à savoir le recours à la comédie et à l’ironie comme formes de résistance. Il s’agit d’un mécanisme de défense que la société a créée pour guérir de ses maux, exprimer ses problèmes
et se placer au cœur de la lutte contre les formes et les représentations du pouvoir.