Après avoir été blessée lors du bombardement, le chemin vers la guérison de l’épouse d'Hichem ne s’est pas limité à la douleur physique. La perte de ses six enfants et de sa belle-mère a laissé un vide que ni les soins médicaux ni les consultations psychologiques n’ont pu combler. Elle a été suivie par des spécialistes en Tunisie, mais les blessures de la mémoire ne se referment pas facilement.
Nadaa, la fille d'Hichem, porte, quant à elle, les traces du bombardement sur son corps, mais aussi dans son esprit. Sa santé s’étant dégradée, elle a été transférée aux États-Unis, où elle a subi une opération chirurgicale complexe. Une tentative de redessiner un chemin, avec une jambe que la guerre a presque arrachée. L’opération est un succès, et elle entame désormais une phase de rééducation et de soins physiques. Son corps retrouve peu à peu son équilibre, et le premier pas redevient possible.
Elle est accompagnée par sa mère, qui semble tenir bon, comme si elle repoussait l’effondrement pour ne pas faire vaciller sa fille. Toutes deux essaient de reconstruire quelque chose, au milieu des ruines, mais loin d'Hichem.
De son côté, Hichem est toujours en Tunisie. Sa situation administrative est suspendue : il ne peut ni travailler, ni quitter le pays, ni rejoindre sa famille.Sans issue, il attend un déblocage venu d’ailleurs, sans savoir quand ni d’où. Il survit grâce à des aides limitées du Croissant-Rouge, pendant que ses capacités d’action s’amenuisent et que l’espace autour de lui se referme un peu plus chaque jour.
Dans cette seconde partie du récit, nous suivons les trajectoires disloquées d’une famille fragmentée par la guerre, et laissée en suspens entre la survie… et l’attente sans fin.
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