Après la démission de Khaireddine, Sadok Bey nomme Mohamed Khaznadar Grand Vizir et président de la Commission financière, tandis que Mustapha Ben Ismaïl prend la tête de la deuxième section. Le pays entre alors dans une nouvelle spirale. Les partisans de Ben Ismaïl s’infiltrent dans les rouages de l’État, et la Commission financière échappe à tout contrôle, devenant un outil de partage des postes et des secteurs lucratifs entre quelques familles influentes.
En août 1878, Mohamed Khaznadar se retire, laissant Ben Ismaïl accéder au poste de Grand Vizir. Une nouvelle étape qui ouvre la voie à la compagnie française "Bône-Guelma", à qui l'on accorde le droit d’étendre le chemin de fer à travers tout le territoire de la régence jusqu’aux frontières algériennes — un signal clair du renforcement de l’influence française au détriment des intérêts britanniques et italiens.
La même année, lors du Congrès de Berlin, les dirigeants européens évoquent explicitement la "question tunisienne" et celle de l’Afrique du Nord. La Tunisie entre officiellement dans le marché du partage colonial.
Dès le début de l’année 1879, la guerre des consuls s’enflamme : complots, pressions diplomatiques et jeux d’espionnage entre les représentants européens à Tunis. L’historien Jean Ganiage la qualifie de "guerre des maîtresses des consuls", où des figures comme Luigia Traverso, le consul français Roustan, l’Italien Maccio, Elias Musalli et Marietta Traverso jouent un rôle central.
En juillet 1880, Khairedddine signe le contrat de vente du domaine d’Enfidha avec la Société Marseillaise de Crédit. Une transaction qui attise les tensions avec Mustapha Ben Ismaïl et avec les tribus originaires de la région, et reste une tache sombre dans son parcours politique.
En mars 1881, le ministre français de la Guerre propose officiellement à son gouvernement d’envoyer des troupes pour "réprimer" les tribus Khemirs sur le territoire tunisien, en invoquant les affrontements répétés à la frontière tuniso-algérienne…
La poire tunisienne est mûre, et l’occupation est plus proche que jamais.
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