Écoles délabrées, professeur·es sans droits, grèves, échecs ou abandons scolaires... le système éducatif en Tunisie souffre de nombreux maux. Annoncée régulièrement, la réforme du secteur se fait attendre. Dans la réalité, l'égalité des chances de l'enseignement public n'existe que sur le papier et le secteur privé prend de l'ampleur.
Entre le manque de financement, l’insatisfaction croissante des élèves et l'absence d’orientation, la formation professionnelle n’attire pas. Pourtant, ces compétences restent très prisées sur le marché du travail.
Pour beaucoup d’enfants vivant dans les campagnes, aller à l’école est un parcours du combattant. Dès le primaire, ils et elles doivent marcher plusieurs kilomètres, sur des chemins accidentés. À l’échelle du pays, ces élèves seraient entre 25.000 et 30.000 à avoir ces problèmes d’accessibilité.
Hayet* a 35 ans. Cela fait maintenant 10 ans qu’elle travaille en tant que professeure d’espagnol dans le Grand Tunis. Elle exerce dans des classes surchargées, dans les même conditions que ses collègues. Enfin presque. Hayet n’a pas de contrat, elle est professeure suppléante.
Après la grève générale du 22 novembre, les professeur·es du secondaire reprennent avec le boycott des examens. Depuis plus d’un an, la scolarité des élèves est rythmée par les protestations de leurs enseignant·es. Salaire des professeur·es, départ à la retraite, retour sur leurs revendications.
Depuis plusieurs années, les enseignant·es du primaire au secondaire sont régulièrement descendu·es dans la rue. Ils et elles dénoncent leurs conditions de travail mais aussi le besoin de réformer le système éducatif dans son intégralité. Dans la réalité, les changements tardent à se faire sentir. État des lieux, en chiffres.
Bien que politiques, syndicats et professionnels s'accordent sur la nécessaire réforme de l'éducation en Tunisie, les propositions ne répondent pas aux besoins. Tour d'horizon des chiffres.