Amine El Béji : Candidat de Ettakatol

“ Il y a eu cette volonté au sein du parti de laisser un peu les jeunes prendre le flambeau.”
Par | 22 Octobre 2014 | reading-duration 5 minutes

Contrairement à certains politiques, Amine est toujours resté fidèle à son parti. Ce trentenaire, père de deux enfants, et consultant en Business Intelligence, choisit aujourd’hui d’être candidat pour les nouvelles législatives. Pour lui, l’engagement, c’est aussi un moyen de résoudre progressivement les problèmes économiques de son pays.

Pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté aux élections d’Octobre 2011 ?

Pour les élections de 2011 je ne m’étais pas présenté parce que nous avions un candidat en la personne de Sélim Abdesselem qui à l’époque, était convaincant. J’étais cependant déjà membre du bureau de la fédération France à l’époque et j’ai participé très activement à l’élaboration du programme et à la campagne de mon parti.

Avant 2010 mon engagement était essentiellement économique. En fait, cela venait d’un constat que les tunisiens réussissent à l’étranger et plus rarement en Tunisie. Je me suis donc lancé dans la création d’une société qui fonctionne de la même manière qu’en France. A savoir, respecter les salariés, les valoriser, les former. L’idée générale est que je pense que la Tunisie a besoin d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui respectent plus le capital humain. Le but était également pour moi d’agir sur la société Tunisienne autrement que par la politique qui était une voie bouchée sous Ben Ali. Cela me permettait aussi de contribuer à l’économie tunisienne à mon échelle.

Mon engagement politique a commencé avec les évènements de décembre 2010.Il fallait donc que je m’engage politiquement pour défendre l’idée d’un nouveau modèle de développement qui bénéficie à l’ensemble de la population et qui permet réellement une évolution positive de notre société.

Quelle est votre impression quant aux trois années écoulées ?

Contrairement à d’autres, je savais que ça allait être difficile, que nous allions connaitre beaucoup de phases de déstabilisations, j’ai donc plus facilement encaissé. Je savais qu’on allait essayer de nous diviser. C’est ce que font tous les mouvements contre-révolutionnaires.

Mon militantisme aux côtés de la députée Lobna Jeribi m’a permis d’avoir aussi une entrée sur les travaux de l’Assemblée, j’ai suivi avec attention les débats autour de la loi des finances.

J’ai pu voir aussi la dureté du monde politique. Il y a eu beaucoup de tiraillements, d’insultes entre partis alors que nous sommes avant tout des adversaires politiques et non pas des ennemis. L’axe de division entre deux partis n’est pas le bon et nous devons remédier à cela.

Pourquoi vous présentez-vous en 2014 ?

J’ai toujours cru en la justice sociale et c’est aussi pour ça que je me suis engagé en politique. Mon parti a décidé de me faire confiance et je pense que je suis assez mûre politiquement pour me porter candidat.

Il y a eu cette volonté au sein du parti de laisser un peu les jeunes prendre le flambeau et je veux relever ce défi. Pour moi, la priorité est avant tout de remédier aux écarts entre les Tunisiens de l’étranger et la Tunisie. Arriver à définir clairement les besoins de la communauté tunisienne à l’étranger et mettre à leur disposition un organe qui réponde à leurs attentes. Et puis évidemment la question du modèle de développement qui doit être revu avec une vision stratégique qui garantit le développement pour tous, une meilleure justice sociale, mais aussi la préservation de nos ressources et de notre environnement pour les générations futures.

Ayant grandi dans la classe moyenne qui est restée silencieuse durant toutes les années de Ben Ali, je me suis dit que je ne pouvais pas refaire la même erreur pour mes enfants. Je tire d’eux l’essence de mon engagement dans l’idée de leur offrir de meilleurs horizons.